Don't forget payment ! feat John Hart

Et un jour de plus passa à l’intérieur de sa clinique illégale. Knock Out n’avait pas besoin de cet argent. Il n’aspirait à rien. Si pendant longtemps, monter les échelons dans la faction Decepticon avait été une option alléchante. Aujourd’hui, le cybertronien avait presque perdu tout ambition. Se contentant au final de son existence sur Baiames comme elle était. Il n’avait nullement besoin de rejoindre des plans alambiqués pour gouverner cette ville, du moins, pour le moment. Qui sait, ses aspirations pourraient revenir à l’avenir, lorsqu’il serait un peu moins endeuillé, quand son esprit cessera ses divagations en direction de son ancien compagnon décédé. En l’instant, sa clinique illégale suffisait à installer dans sa vie le zeste d’excitation dont il avait besoin. Knock Out ne se suffirait jamais d’une existence paisible. Auto, boulot, dodo ce n’était pas pour lui. Le médecin légiste avait de besoin de quelques activités illégales pour pimenter sa vie et se changer les idées.

Pourtant, alors que la soirée était déjà bien entamée, pas un client ne passa le pas de sa porte. Les criminels de la ville se faisait donc prudent maintenant ? Ce n’était pas bon pour le business et encore moins pour stopper son ennui. Il se mit à nettoyer ses différents outils, scalpels et aiguilles étaient stérilisés pour la troisième fois ce soir. Knock Out se serait bien plus amusé à la morgue. Il soupira fortement, un soupire qui n’était que pour lui et qui détruisait le silence de la pièce.

Et puis, débarqua une pauvre âme amochée et le sourire du médecin ne put se contenir. Enfin un peu d’action ! Il n’en demandait pas trop, juste de quoi le distraire. Il déposa ce torchon ainsi que son scalpel afin de poser son regard sur la tête brune qui venait quémander ses services.

« Un si beau spécimen tel que vous ne devrait pas être si amoché. »

Comme à son habitude, Knock Out flirtait de manière peu professionnel avec les personnes qu’il rencontrait. Il était ainsi que voulez-vous. Ses yeux scannèrent l’homme qui se dressait devant lui, cherchant à analyser l’étendue des dégats. Au premiers abords, ce n’était rien qui était hors de sa portée.

« Le paiement vient avant. »

Si le médecin n’exerçait pas spécialement cette activité pour l’argent, il n’en perdait cependant pas le nord. Il tendit sa main, attendant une quelconque rétribution pour son futur travail. Hors de question qu’il devienne un hospice !

« Vous êtes chanceux, je suis même bien meilleur. »

Knock Out s’engouffrait dans les louanges qu’il recevait. Sa réputation était aux beaux fixes, tant mieux ! Le médecin ne voudrait pas que des petits malins s’amusent à rependre de fausses rumeurs à son sujet. Il était ce qu’il était, peu professionnel, insolent, mais mentirait celui qui le prétendrait incompétent ! Liasses en main, il se mit à compter les billets que ce charmant monsieur venait de déposer dans sa main. Cela devrait faire l’affaire, Knock Out n’a pas de prix fixe. La plupart du temps, c’est selon son humeur. Si vous êtes chanceux, il n’exigera pas des sommes astronomiques. Le patient de ce soir était sous une bonne étoile. Le médecin s’ennuyait bien trop pour exiger plus de deniers.

« Oh, elle s’est logée dans un muscle, elle n’a touché ni nerf ni organe. Vous êtes définitivement un sacré veinard. »

Une fois la rémunération rangée dans sa poche. Knock Out regarda enfin la raison pour laquelle ses services étaient demandés ce soir. Une blessure par balle, beaucoup de sang perdue mais rien de critique en l’instant, pas encore infectée. Ce type était véritablement fortuné. La balle se serait nichée quelques millimètres à côté, et s’est dans son cabinet de médecin légiste que Knock Out aurait rencontré cette bonne bouille.

« Allongée vous donc que je puisse m’occuper de cette vilaine blessure. »

D’un signe de la main, Knock Out montra à son patient le divan médical qui l’attendait. Le médecin quant à lui en profita pour désinfecter ses dix doigts avant d’enfiler ses gants. On ne voudrait pas responsable d’une méchante infection. L’opération serait simple. Retirer la balle, recoudre cette bien belle ouverture. Rien qui n’était pas à la portée du cybertronien. Ils étaient loin les temps où ses patients n’étaient nullement fait de chair et de sang mais de fer et d’énergon. Il ramena près de lui, ses équipements médicaux mais pas que, entre ses doigts fins se trouvaient un morceau de bois qui semblait neuf.

« Il faudra mordre là-dedans, cela serait dommage de vous voir perdre une si belle langue. »

« Oh moins vous êtes plus séduisant que ces sales bêtes, c’est déjà ça. »

Et oui, Knock Out avait beau être endeuillé, il restait fidèle à lui-même c’est-à-dire ce decepticon qui le jour où il rencontra Optimus Prime, grand leadeur de la faction opposée, porteur de la matrice prime l’une des armes les plus puissantes de l’univers n’avait pas hésité à complimenter l’équivalent de ses cuisses. La légende raconte qu’à peine sorti de l’All Spark, il flirtait déjà avec son beau monde. Et puis, mentait-il ? Ce patient avait le mérite de ne pas être trop déplaisant à la vue, c’est une qualité en soi. Aux yeux de Knock Out s’était même la plus importante qui soit.

Son patient l’avait suivi sans protestation (en même temps, il n’était pas en mesure d’en faire une) et s’était allongé sur le divan médical comme demandé. Knock Out sourit en l’entendant se plaindre de l’absence d’anesthésie. Il n’avait pas assez payer pour de la morphine ou quelconque autre antalgique. Cependant, il est vrai que le médecin devait avoir une bouteille de whisky qui trainait quelque part. S’il était d’humeur après l’opération.

Son intervention fut définitivement courte. La balle fut retirée avec une précision et bien fort heureusement chirurgicale. Le médecin était doué après tout. Il désinfecta la plaie avec des produits adaptés avant de la recoudre sans bien grand mal. Son patient devait relativement souffrir durant son opération, mais, vaut mieux connaitre la douleur sur son divan médical que la mort sur sa table d’autopsie. Pour des questions de sûreté, il banda également la blessure.

« Et voilà vous êtes comme neuf ! J’imagine qu’il est inutile de vous prescrire du repos. »

De toute façon, s’il était amené à revenir dans sa clinique, cela ferait plus d’argent pour Knock Out pas vrai ? Le médecin se retourna et ouvrit un tiroir au hasard non loin. Et oui, c’est là qu’il avait caché la bouteille de whisky.

« Cadeau de la maison. »