And we thank time travel. feat Renard

Martha savait pourquoi elle avait signé et ce, bien avant qu’elle fut recrutée par le TVA. Au moment précis où ses pieds franchirent la porte du TARDIS, la jeune femme s’était embarquée dans une vie d’aventures et de dangers en tout genre. Et pourtant, son cerveau peinait encore à concevoir qu’actuellement, elle était en train de se faire courser par un tyrannosaure. Un vrai, pourvu de bras court aux griffes acérées, de dents pointus qui n’empêchaient nullement le filtrage d’une haleine seule témoin restant de ses nombreuses victimes. L’adrénaline prenait le dessus. Elle courait dans ses veines lui permettant ainsi de faire de même avec ses jambes. Martha n’était pas dupe. La bête les avait repérés alors qu’elle était située à plusieurs kilomètres de cela. Il ne lui restait que quelques-uns à parcourir avant d’arriver jusqu’aux deux agents temporels et de ne faire qu’une bouchée d’eux.

Qui avait pu avoir cette sordide idée ? Martha ne s’en souvenait plus mais doutait que ce soit elle. Après son road trip au côté de Kronos, s’était résignée. Il était vain de chercher encore et encore les origines de cette tragédie. Venir en aide aux rescapés présents sur l’île de Baiames devraient être sa priorité. Pourtant, la voilà, s’essoufflant pour ne pas perdre la vie en plein milieu du jurassique ou crétacé, au côté de son collègue Renard. Il avait fallu que le PAD disjoncte alors qu’ils étaient censés se rendre aux origines de l’île. Le médecin pourrait soupirer d’exaspération si tout son oxygène (déjà bien trop rare lors de cette période de l’histoire de la Terre) n’était pas utilisé pour garantir sa survie.

Son regard ne quittait jamais son compagnon bien longtemps. La jeune femme voulait s’assurer qu’il allait bien. Cependant, ses yeux scannaient également les environs, à la recherche d’une quelconque cachette qui pourrait les accueillir.

« Là-bas Renard ! »

Le médecin pointa son index en direction de leur Saint Graal. Une petite cavité non loin, assez grande pour leur permettre de s’y infiltrer mais bien trop petite pour un si grand prédateur comme le tyrannosaure. Elle courut donc vers cette montagne, accélérant grandement et espérant que Renard la suive. Courbatures et points de côté la remercieront plus tard.

Les points de côtés ne prirent pas leurs temps. La jeune femme tenait son ventre, ses doigts le pressant fortement. Si son estomac avait eu la soudaine envie de s’en aller, jamais il n’aurait pu. Elle essaya tant bien que mal de reprendre un rythme respiratoire un tant soi peu correct, ses poumons en feu criant pour recevoir le mélange de dioxygène et de diazote qui leurs revenaient de droit. Son regard se tourna en direction de Renard, au sol, probablement en train de regretter tout comme elle, cette folle décision que fut de voyager dans le temps. Elle voit son signe de la main est rassurée. L’agent ignora tout bonnement l’impolitesse de son collègue avant d’attraper son PAD, essayant de le triturer du mieux qu’elle pouvait.

« Pourquoi cet engin ne fonctionne jamais ! »

Toujours en train d’appuyer sur d’innombrable bouton, le médecin tenta d’ignorer les bruits de pas pesant qu’un tyrannosaure faisait à l’extérieur de la grotte. Elle n’aurait jamais imaginé autant regretter le TARDIS un jour. Cette bonne vieille boite bleue avait également l’habitude de choisir elle-même les destinations du jour, mais au moins, elle et son collègue aurait pu rester à l’intérieur de la machine temporelle qui a résisté à l’armée de dix mille hommes de Gengis Khan.

« Ils ne perdront probablement pas le temps d’en vouloir à un cadavre. »

La jeune femme lança cette petite pique à son compagnon de fortune. Lui expliquant ainsi était tout bonnement suicidaire ! Elle voyait bien l’humour qui se cachait dans ces paroles, mais en travaillant avec nombreux agents loufoques du TVA, la demoiselle avait appris à se méfier des blagues innocentes dans ce genre.

« Le PAD ne veut pas fonctionner ! Il est comme… Freezer ! »

L’anglaise se dirigea vers son collègue PAD en main. Elle désirait que ce dernier y jette également un œil. Ce n’était peut-être qu’une erreur de sa part, une mauvaise manipulation qui allait éventuellement leur coûter la vie. Le dinosaure toujours à l’extérieur, enhardi par sa course se mit à forcer davantage au niveau de l’entrée de la porte. Tentant fortement de passer sa gueule à l’intérieur de cette minuscule ouverture.

« Tu ne penses pas qu’il va réussir à passer ? »

« Il n’y a plus qu’à espérer qu’ils prendront le temps de venir nous récupérer au crétacé et non de tout simplement disposer de nos ossements avant que quiconque ne les trouve. »

Eh bien, Martha était sarcastique aujourd’hui. Certainement bien trop agacée par ce PAD qui refusait de fonctionner, elle balançait quelques piques par-ci par-là. L’anglaise avait vécu pire, voyager avec un seigneur du Temps légèrement mégalo devrait suffire à rendre vos nerfs en acier. Pourtant, la demoiselle ne put empêcher son agacement de proliférer. Elle espérait néanmoins pas que cela soit contagieux, le pauvre Renard n’avait rien fait pour mériter ses remarques piquantes. Bon, c’est un grand garçon, sans aucun doute, il avait certainement connu pire lui aussi que la mauvaise humeur d’un médecin.

« Eh bien, j’espère que tu te trompes. Qu’allons-nous faire sinon ? Le lever au ciel et prier pour qu’il capte quoique ce soit ? »

Si Renard disait vrai, les deux jeunes étaient définitivement foutus. Ils étaient en plein milieu de l’ère crétacé. Faudrait attendre quelques centaines de millier d’années avant de voir un autre être humain. A part s’ils se reproduisent et grand respect à Renard, mais Martha préférerait finir dans la gueule du tyrannosaure.  

« On risque rien à le tenter. »

Dit-elle en regardant anxieusement cette gueule à l’haleine désagréable qui se présentait à eux. Elle commença à reculer vers les couloirs souterrains de la grotte. Ils étaient déjà un peu plus étroits que la grande entrée dans laquelle ils s’étaient engouffrés un peu plus tôt. Martha avait repris le PAD dans ses mains, elle essaya de le bidouiller à nouveau le surélevant pour tenter de capter un quelconque signal comme elle le ferait avec un téléphone lambda.

« Rappelle-moi pourquoi on est venu ici déjà ? »

Le médecin regrettait un grand nombre de ses choix de vie en l’instant. Vous partez dans une boite bleue pour voyager à travers l’espace et le temps une fois et vous voilà dans une grotte avec un français venant du futur (enfin de son point de vue temporel et de ce qu’elle avait compris) en train de fuir un tyrannosaure. Un sacré effet domino.