Kronos plissa les yeux en regardant le sommet de la montagne. Exaspéré face à l'afflut de monde paniqué qui était venu jusqu'à lui, il était finalement sorti du bureau du RVA pour essayer de constater lui même ce que Nico di Angelo, John Hart, Bloom Domino, et Elsa et Anna Arendelle disaient avoir vu. Il soupira.

Quoique ça puisse être, c'est fini, rétorqua Kronos. Si tant est qu'il y ait réellement quelque chose. Nous avons détecté une anomalie temporelle là-haut, répéta ce qu'il avait dit à ce Nico (qui ne l'écoutait plus, absorbé par un garçon a l'air bête encore maudit).. Ce que vous avez vu ou entendu n'a pas encore d'explications précises, mais je vais aller vérifier.

Il ne pouvait pas leur promettre que les proches qu'ils avaient entendu ne se trouvaient pas là haut, puisqu'il ne savait rien du phénomène qui agitait le Mont Olympe. Et il fallait admettre que toutes ces coincidences (qui frappaient même deux maudits alors qu'ils ne vivaient rien de surnaturel habituellement) étaient un peu grosses après les découvertes d'O.B. Kronos voulait juste se débarasser de la foule mais hélas, ils n'avaient pas l'air déterminé à rentrer. Ces gens étaient moins stupides qu'on pourrait croire : ils se doutaient bien qu'il y avait une chance, même faible, qu'ils n'aient pas eu une hallucination et qu'ils pourraient avoir des réponses. Et lorsque les mortels voyaient une chance, même faible et probable de ne jamais se concrétiser, les plus braves allaient jusqu'au bout.

Entre deux maudits qui avaient une histoire qui ne tenait pas debout et des réveillés insistants, Kronos ne savait plus où donner de la tête, jusqu'à ce que Martha et Tenth n'arrivent en panique pour rajouter du chaos à toute la situation.

Kronos haussa les sourcils, dépassé. Il n'y a pas à s'en faire comme ça voyons. L'objectif du jour est juste d'aller enquêter sur une anomalie qui peut nous donner des réponses, Miss Minutes vous a juste recruté pour qu'on assure nos arrières, rien d'alarmant.

Mais il écouta leur histoire qui n'avait pas plus de sens que celle des maudits, et la tête de Kronos commençait à chauffer. Il tourna le regard vers Ouroboros, le pressant silencieusement de finir de préparer leurs affaires : quoiqu'il puisse se trouver en haut de la montagne commençait à emballer tout le monde en ville, jusqu'au TVA qui se situait littéralement en dehors de la réalité et du temps. Alors autant se dépécher.

BON ! Que tout le monde se calme, on va reprendre depuis le début !

Il soupira encore une fois et se tourna vers Aster Spleaster et Elyan Ainsworth. Bravo, vous avez découvert le bureau secret des voyageurs du temps, la science fiction est réelle, la magie existe, d'ailleurs la blonde là bas, c'est la Reine des Neiges, celle du film super connu, oui, fit-il en pointant du doigt Elsa Arendelle dans l'espoir qu'elle les salut avec une preuve, mais Kronos, trop pressé, ne prit même pas le temps de vérifier sa réaction et enchaina aussitôt. J'ai pas le temps de vous dire comment ça se fait, et de toutes façons un jour vous allez finir par vous réveiller et tout comprendre. Ce que vous devez comprendre aujourd'hui en revanche, c'est que nous, les "voyageurs du temps", le TVA, sommes chargés de protéger le cours du temps et laisser les choses comme elles sont. Donc je vous garantis que si nous n'empêchons pas la bombe nucléaire dans l'Histoire du monde, on va encore moins vous emmener à l'hopital si vous faites une crise cardiaque dans la rue. Alors non, personne ici ne vous a emmené à l'hôpital.

Il se tourna ensuite vers les autres habitants de la ville, qui avaient retrouvé leurs souvenirs. Je ne sais pas pourquoi ces deux là se sont retrouvés à l'hopital mais c'est très probablement à cause de l'anomalie temporelle en haut de la montagne qui influe sur les évènements. Les maudits ne vivent rien qui sorte de l'ordinaire habituellement et pourtant cette chose a l'air encore plus forte. Donc je pense personnellement que les proches que vous avez entendu ne sont pas là haut, mais oui, j'avoue, je ne peux pas le garantir alors peut être qu'ils le sont. Moi et mes collègues allons inspecter, je vous conseille de ne pas venir mais j'ai l'impression que vous allez le faire quoiqu'il arrive alors je vous demanderais juste de nous écouter.

Enfin, il se tourna vers ses collègues : Ouroboros, Martha et Tenth. O.B. nous avons deux jours de marche, peut être trois. Prépare des affaires en conséquence et tu inspecteras ensuite les pad de Martha et Tenth, j'aimerais savoir ce qui est arrivé et qui est cette femme qui les a réparé.

O.B. a eu l'air d'accord tout de suite : lorsque quelque chose ne marchait plus au TVA, c'était toujours lui et lui seul qui les réparait. Savoir qu'un agent a osé toucher à son matériel ne lui a pas plu.

Martha, Tenth, il se passe quelque chose. Je ne sais pas pourquoi quelqu'un vous a alarmé comme ça, mais d'après O.B., ce qu'on peut trouver là haut pourrait nous donner des réponses importantes sur la destruction du multivers. Mais pas de portails, O.B. n'est pas certain que la technologie du TVA fonctionnera correctement près de cette chose.

Kronos était un peu agacé, et en même temps assez vif et excité : il partait enfin pour une mission qui le rapprochait d'une réponse et d'une solution. En temps normal il aurait pris le temps de virer tous ces crétins, mais devant l'importance et la hâte de ce qui l'attendait il ne voulait pas se prendre davantage la tête. S'ils voulaient venir parce qu'il leur était arrivé des choses étranges, qu'ils le fassent, tant qu'ils ne se mettaient pas dans les pattes de ses collègues et des siennes.

Miss Minutes apparut au milieu de l'assemblée. Si les deux hommes encore maudits ne croyaient pas à ce qui se disait, voir une petit horloge dessinée et vivante, antropomorphique marcher dans les airs devrait être assez pour les convaincre, pensa Kronos.

Si jamais cette anomalie est vivante, vous avez pour instruction de le ramener vivant, fit-elle avec un air grave sur le visage. Mais si nécessaire, si vous n'y arrivez pas, vous avez l'autorisation de le supprimer.

Kronos haussa les sourcils pour deux raisons : Pour un agent du TVA "supprimer" était bien pire que tuer, et cette autorisation n'était donnée que lorsqu'un destructeur d'univers ne pouvait pas être arrêté vivant. O.B. confia alors à Martha, Tenth et Kronos chacun un bâton capable d'effacer la personne qu'on touchait par l'extrêmité lumineuse. Supprimer voulait dire effacer quelqu'un de l'existence, du passé, du présent et du futur : ce n'était pas tuer, c'était réécrire la réalité sans y inclure la cible dans son histoire. Faire en sorte qu'elle n'a jamais existé. Généralement, un agent du TVA n'aimait pas ça, Kronos en faisait parti.

Mais quelque chose d'autre le surprenait. A écouter Miss Minutes, il avait l'impression qu'elle soupçonnait quelqu'un en particulier. Kronos s'approcha de l'horloge et lui parla tout bas. Tu ne pense quand même pas que cette vieille légende est réelle ?

Miss Minutes ne répondit pas, à part un simple : Vous avez vos instructions. Elle disparut sur ces mots.

Kronos balaya cette idée sans la développer. C'était comme dire à quelqu'un de croire au Père Noël (sur cette Terre, en tout cas, puisqu'il existait ailleurs et qu'il y en avait même peut être un à Baiame). Il décida donc de ne pas y penser, regardant ses deux collègues pour leur donner du courage silencieusement malgré la perspective refroidissante qu'ils venaient de voir au bout de cette mission. Puis il se tourna vers Elyan et Aster. Ouais, ce dessin animé c'était notre boss.

Il commença alors à faire quelques pas vers la sortie, une fois toutes les affaires réunies. Bon, dernier appel si vous voulez vos réponses, on va à la gare. Direction la forêt.

6 heures plus tard, forêt de Baiame

Première étape, un train partant de la Gare Centrale Mercure jusqu'à la Gare Charon à la banlieue sud adjaçante à la forêt. Ensuite, il fallait s'aventurer dans la forêt que tout le monde évitait à cause de son ambiance étrange et ses bruits inquiétants. Pour atteindre le pied de la montagne il fallait compter une journée avant l'ascension d'Olympe qui prendrait autant de temps.

Pour ne pas se perdre et garder un repère dans cette forêt aux potentielles menaces, le groupe avait décidé de longer la rivière Rongo qui prenait sa source dans la montagne et s'écoulait au milieu de la forêt. En six heures de marche (donc environ la moitié de leur randonnée en forêt avant d'établir le camp pour la nuit) rien de dangereux n'était arrivé. On en viendrait presque à croire que la forêt n'était pas si dangereuse. Kronos pensait que ce serait assez scandaleux puisque toute la déchéance de la banlieue sud tenait sur la crainte de cette forêt.

Mais heureusement, la forêt semblait ne pas aimer ce scandale : un barissement sauvage soudain se fit entendre avant que la terre ne soit frappée de minuscules secousses ressemblant à des pas.

Kronos se retourna vivement. Qu'est-ce que... Vous vous foutez de moi ?! S'écria-t-il devant le choc du mastodonte qui s'était mis à les courser.

Face à eux, un mammouth, dans sa splendeur préhistorique, sa fourrure et ses défenses, se précipitait, agressif. Tu parles d'une anomalie temporelle ! Grouillez vous, mettez vous a l'abri !

Kronos se retourna mais avant qu'il ne puisse se mettre à courir, son corps se desintégra en poussière. Lorsque le mammouth arriva sur ses proies, l'animal ne parvint à piétiner rien d'autre que des tas de poussière.

Les assemblées, c'est pas franchement mon truc. C'est comme les réunions interminables où les patrons passent trois heures à donner des instructions qui sont résumées en deux minutes chronos par les présents aux absents. A l'Agence, j'avais pris l'habitude de faire partie des absents. Je pouvais toujours compter sur Jack pour m'offrir des résumés, même si les siens étaient toujours soit trop concis, soit pas assez. C'est le type qui vous résume cette réunion de trois heures en trois mots, et quand vous lui demandez du détail, se met à vous réciter la réunion complète en moins de cinq minutes. Mais là n'est pas le sujet. Et le temps de revenir à ce qui se raconte, j'en ai probablement raté un bon morceau. Prendre les conversations en cours, un autre de mes nombreux talents. La modestie n'est pas dans le lot? On peut pas tout avoir, très cher.

"Pour sur qu'on en est. Comme si on allait accepter que "tout va bien on gère, rentrez sagement chez vous." J'ai joué cette partition avant toi, gamin."

Si je parle un peu au nom de tout le monde? Bah, si certains étaient d'un autre avis, ils seraient sagement rentrés chez eux non? J'vois personne prendre cette décision, alors si faut composer avec la reine des neiges et le docteur pour ne pas laisser ces pseudos gardiens du temps faire leurs petites magouilles de leur coté en nous laissant dans l'ignorance la plus totale, soit.

Une horloge holographique apparait soudain dans notre petit groupe, et ma main se pose sur la crosse de mon arme avant que je ne relâche la pression, partagé entre la volonté d'en apprendre plus sur toute cette mascarade et le sentiment de me retrouver pris dans les mâchoires du requin sans avoir vu l'aileron approcher. L'échange entre le pseudo voyageur temporel et l'horloge laisse passer plus de non-dits qu'ils ne le voudraient, surement, et quand elle disparait finalement, c'est un autre point que cette apparition que je souhaite soulever.

"Plus que le dessin animé, c'est la vieille légende qui m'intéresse, on peut avoir du détail?"

Non, vraiment pas? C'pas grave. D'aucuns découvriront que je suis tenace, et qu'à défaut de me donner des réponses, j'irai les chercher moi-même. En attendant, je me contenterai de suivre le mouvement, laissant tout de même les dames passer d'abord. Et pas que. Un semblant de galanterie? Disons que je préfère avoir plus de gens devant mon regard que dans mon dos.

---------------------------------------------------------------------------------

Un voyage en train et six heures de marche à pieds plus tard, je commence très légèrement à regretter de n'avoir pas encore trouvé le code planté dans le téléporteur de mon bracelet. Et c'est pourtant pas manque d'essayer, mais je sais aussi que je connais suffisamment mon matériel pour savoir que je peux le bidouiller autant que je veux, le problème est ailleurs. Bref.

Je commence à me dire que la réputation de la forêt de Baiame est très surfaite, cependant. A peine si nous avons croisé un écureuil, et il y a trop de chants d'oiseaux aux alentours pour se penser sous la menace d'un éventuel prédateur. En six heures, nous nous sommes pourtant suffisamment enfoncés dans les broussailles pour croiser les fameuses menaces qui peuplent ces bois. Et c'est bien sur au moment précis où cette pensée me traverse l'esprit qu'un bruit sourd transperce les fourrés, nous faisant nous retourner vers son origine, pour voir rien de moins qu'un foutu mammouth débouler dans la clairière. Comment ça, je reconnais un mammouth là où je n'identifie pas un bichon maltais? Chacun ses centres d'intérêt.

Enfin, si le mammouth avait été notre seul problème... Je met un instant à comprendre l'origine de cette poussière étrange qui nous entoure soudain, la mettant d'abord sur le compte de la terre soulevée par le pas lourd de la créature, avant de comprendre que ça vient de nous. Une forme de téléportation? C'est à espérer.

Le réveil est brutal, comme s'il s'agissait d'une mauvaise cuite, et dieu sait que la dernière fois où j'ai picolé à finir par terre commence à remonter à une paye. Me retrouvant assis au sol, adossé à un mur en pierres naturelles sur lequel je m'appuie pour me relever, remarquant aussitôt qu'une bonne partie du groupe s'est fait la belle. En vérité, il ne reste que cet insupportable Docteur, semble-t-il la dernière obsession de Jack, et une jeune femme brune qui m'est pour le moment inconnue, une erreur que je compte réparer assez prochainement. En commençant par lui proposer mon aide pour se relever.

"Vivants? Bon, si on sortait de là?"

Droite ou gauche? La logique des labyrinthes, c'est de toujours suivre le même mur, même si pour ça, faut rejoindre le centre avant de retrouver le bord. Je dégaine donc mon arme pour prendre les devants, avançant dans les lieux de manière prudente, mais à allure tout de même normale. Je ne compte pas y être encore demain, pour tout dire. Et si les autres souhaitent prendre la direction inverse, libre à eux.

Arrivant à un nouveau tournant, je recule soudainement, collant mon dos contre le mur et empêchant l'avancée de celui ou celle qui me suit, avant de jeter un nouveau regard vers l'autre coté du couloir. Non, j'ai pas rêvé.
"Un putain de dinosaure. Et à la taille des crocs, je doute qu'il mange des feuilles." J'arme mon pistolet sous le regard désapprobateur du doc "Quoi, vous voulez lui offrir un laius lui conseillant de se mettre à la verdure, peut-être?" Avant de lui laisser l'occasion de répondre, je prend le parti d'avancer en solitaire, arme au poing, et vider mon chargeur sur la créature. Verdict? Il faut croire que ça a le cuir trop épais pour mes balles, c'est à peine si je l'ai écorché... énervé en revanche, c'est fort probable...  

"D'accord, si on mettait les voiles?"

Nico avait eu un léger sursaut quand il entendit la voix de Percy appeler son prénom. Ca lui avait autant piqué à vif que si quelqu'un lui avait touché les épaules (ce que Nico ne supportait pas, très peu à l'aise avec le contact physique). Presque embarassé et plein de sentiments contraires, il se tourna vers lui.Per... Elyan ? Se corrigea-t-il aussitôt.

Il l'avait déjà appelé Percy au cinéma, ce qui était apparement maladroit à faire. Le fait est que Nico ne savait pas comment agir quand il était là. Ce qui, pour être honnête, n'était pas bien différent de d'habitude, mais particulièrement à Baiame. Mais nous aurons tout le loisir de revenir sur la complexité des émotions qui se bousculaient en Nico plus tard.

Il était surprenant de le voir ici. Le bureau du TVA n'était jamais remarqué par ceux qui n'avaient pas encore retrouvé leurs souvenirs, puisqu'ils vivaient une vie de mortel ordinaire qui ne connaissait rien de la magie, du futur ou du multivers. Comment... as-tu trouvé cet endroit ?

J'ai rêvé d'un arbre et d'un dragon, c'est significatif pour toi ou non? Bafoua-t-il plus perdu que jamais.

Une enclume venait de tomber dans l'estomac de Nico, en passant par sa gorge pour venir écraser son coeur. Il cru un instant devoir étouffer un sanglot. Nico n'avait pas rêvé de leur monde depuis qu'il s'était réveillé. Ni de l'arbre de Thalia, ni de Pelée, le dragon protecteur de la toison, tous les deux gardiens de la Colonie des Sangs-Mélés d'où ils venaient tous les deux.

Les rêves n'étaient jamais anodins dans son monde, pour des demi-dieux. Pourtant Nico n'en avait plus fait de significatifs et voilà que Percy, qui n'était pas lui même, commençaient à en faire. Nico ressentit une vague de colère, de deception, de tristesse, de jalousie, de mélancolie... et d'espoir qui le tuait.

Il aurait aimé dire à Percy de ne pas venir, pas comme ça, pas sous le couvert de cette identité maudite. Mais les rêves étaient porteurs de quête, et celui-ci était lourd de significatiion. Il soupira et lui répondit à regret : C'est surement le début de ta quête. Je crois que c'est un signe évident que tu dois venir aussi pour retrouver ce que t'as perdu.

Plus confus que jamais, Elyan marmonna Quête, quelle quête? Keskispass?

A leurs côtés, l'autre homme maudit que Nico ne connaissait pas semblait en avoir marre. Pire, la malédiction qui l'habitait semblait assez forte pour le résigner dans son manque de croyance. Avant que Nico ne puisse répondre à Percy, cet Aster commença à faire demi-tour. Okay, c'est n'importe quoi. Je me casse.

Nico ne le connaissait pas, et pour lui aussi il était sans doute mieux qu'il rentre chez lui tant qu'il était maudit. Sauf que si lui aussi avait fait un rêve qui l'avait mené jusque là, sa présence dans cette quête lui serait certainement indispensable. Nico, comme tous les demi-dieux, avait appris quelque chose : les quêtes n'étaient jamais créées comme on le voulait. C'est sans doute mieux que vous rentriez chez vous mais les rêves c'est jamais anodin, je sais ce que c'est. Ignorez les, ne venez pas dans cette quête, et il vous arrivera toujours la même chose que cette nuit. Des rêves encore plus bizarres et probablement encore d'autres réveils ailleurs que chez vous. Vous savez toujours pas qui vous a amené à l'hôpital et ces types du TVA peuvent peut être trouver qui a fait ça, vous voulez pas le savoir et être tranquille ?

Il avait essayé d'aller dans son sens : il ne croyait pas du tout ces histoires de magie et de temps ? Alors il lui fallait trouver des arguments qui rentraient dans ce qu'il voulait et savait. Apparement, ça fonctionnait, puisque l'homme s'arrêta dans son élan. Il écouta Nico puis, exaspéré, passa une main dans ses cheveux. J'vois pas ce qui peut-être pire que de rêver d'un endroit avec un cour d'eau violet, a moins que je me mette à rêver d'oeufs de pâques qui se fabriquent tout seul. Cela dit, je dit pas non au fait d'être tranquille.

Nico haussa un sourcil et se retint de lui affubler un regard bizarre. Elyan avait rêvé de son ancienne vie, à la Colonie avec l'arbre et son dragon gardien. Alors, par Hadès, qui diable pouvait être cet Aster pour rêver d'un endroit aussi bizarre. Il garda ses commentaires pour lui (si on comptait toutes les singularités de son monde, il n'avait pas fini non plus), et se reconcentra sur Percy qui n'avait toujours pas été rassuré depuis tout à l'heure.

T'inquiète pas, t'es fais pour ça. Tout ce que tu ne comprends pas dans ta vie va peut être faire sens si tu viens avec nous. Tu veux en savoir plus sur ce Percy dont je t'ai déjà parlé non ?

Il était toujours persuadé que Nico l'avait pris pour un autre, pour ce "Percy" qu'il avait appelé en le prenant dans ses bras au cinéma (il voulait effacer ce moment de sa mémoire qui rentrait dans les plus embarassants de toute son existence - et Nico avait cent ans d'existence).

Oui, tout le monde me confond avec ce type. Il a quoi de si spécial au juste? Hormis un prénom éclaté au sol, répondit-il.

Nico fronça les sourcils, agacé. Ne redis jamais ça, fit-il, très froid, se passant de davantage d'explications.

Les six heures de marches parurent terriblement longues (alors que, pour un demi-dieu habitué des quêtes, c'était rien, six heures). Etre aux côtés de Percy, qui n'était pas Percy... c'était très compliqué. Il faisait de son mieux pour l'éviter, mais ce n'était pas si simple. Lorsque Héra avait retiré la mémoire de Percy pour l'envoyer à San Francisco, dans un endroit que Nico avait déjà découvert avant, ça avait été simple de l'éviter : il avait beau détester Héra (comme quasiment tout le monde), respecter son plan était nécessaire pour ne pas déclencher de guerre alors il avait respecté son amnésie et sa quête.

Aujourd'hui, c'était différent. La quête en question portait sur le retour de ses souvenirs et de tous leurs amis, il n'y avait plus que Nico et lui, à Baiame. Et Nico ne savait jamais vraiment quoi faire. Dans leur monde, il y avait tout un groupe de personnes qui avaient fraternisé par l'ignorance que leur avait donné Percy et qui faisaient qu'ils se comprenaient : Nico di Angelo, Calypso, Bob le Titan...

Nico s'était remis de ses sentiments jamais réciproque qu'il avait eu pour Percy mais aujourd'hui le voilà, amoureux d'un garçon probablement perdu avec son univers, forcé de faire équipe avec un Percy amnésique et qui, de surcroit, n'avait aucun problème avec la perte de leurs amis puisque lui avait une petite amie dans sa fausse vie. Voilà pourquoi il l'évitait. Malgré lui, il commençait à ressentir tout ce mélange de sentiments qu'il avait eu autrefois. De la jalousie, de la colère, une immense tristesse et le sentiment etouffant de la solitude que Will Solace et Jason Grace avaient pourtant réussi à chasser.

D'abord il avait du se remettre de la mort de Jason. Maintenant il devait faire avec la disparition du garçon qu'il aimait, de son univers, et de ce monde dans lequel jamais personne ne le comprendrait, pas même le dernier ami qu'il pouvait retrouver. Le comble, il en était même à avoir confiance en un Chronos qu'il suivait aujourd'hui. C'était bizarre au début mais Nico avait fini par voir qu'il n'avait vraiment rien à avoir avec le titan qui avait tué Luke Castellan chez lui.

Il ne savait pas quoi répondre aux questions d'Elyan. Il ne savait jamais quoi dire à Elyan. C'est comme si ce mamouth était venu le sauver du profond malaise qu'il ressentait : un peu d'action et de combat, c'était ce que tous les demi-dieux avaient besoin : ils étaient génétiquement programmé pour ça (hyperactivité, trouble de l'attention, aisance à l'épée...), et certainement pas pour gérer des sentiments.

Lorsqu'ils devinrent poussière, Nico rouvrit les yeux, heureusement bel et bien entier, dans la salle d'un vieux temple fermé éclairé par des torches. Autour de lui, il n'y avait plus que Elyan et Aster, ce qui l'exaspéra un peu plus : à lui seul devait gérer deux maudits, dont un complètement paumé et un absolument énervant par son scepticisme, et en plus le voilà un peu plus isolé avec Percy.

Il se concentra alors plutôt avec le temple. Est-ce qu'on a voyagé dans le temps ? se demanda-t-il en regardant les vestiges marquées d'une culture sud-américaine autour de lui. Voyager dans le temps n'aurait pas été une première pour lui, retiré du début de la seconde guerre mondiale pour arriver dans les années 2010. Ceci dit, ça avait été par le biais d'un hôtel figé dans le temps, sans passer par la case poussière et téléportation, alors il ne savait pas vraiment comment ça pouvait fonctionner. C'était une simple deduction de ce qu'avait dit Kronos : une anomalie temporelle les attendait.

Il chassa cependant cette idée de son esprit. Non, il a l'air trop vieux pour ça, conclut-il en passant la main sur les pierres. Entre les torches, des serpents étaient taillés dans les murs et sur le sol, mais le temps semblait terriblement vide. Aucune des ouvertures ne semblaient donner sur une sortie, mais sur d'autres couloirs, donnant une vague idée de l'étendue de ce temple.

Je sens quelque chose de bizarre, informa-t-il, ses sens en alerte.

Quand un fils d'Hadès avait ses sens en alerte, ce n'était jamais très cool, étant donné qu'ils ressentaient soit des métaux préciaux apportant la mort, soit la mort directement : Nico ne ressentait que la dernière option.

C'est alors qu'ils entendirent un sifflement terriblement conséquent, et que la pierre se mit à trembler d'une vibration inquiétante. Nico regarda les symboles gravés sur le mur et fronça les sourcils. Il avait une bonne expérience des monstres, et des repères de monstres (autre cadeau de la vie d'un demi-dieu) pour comprendre quel genre de choses les attendait.

Faut qu'on bouge ! S'écria-t-il en pointant du doigt un couloir opposé au bruit qu'ils entendaient.

Et alors qu'ils s'engouffraient dans une porte, le monstre déboula de l'autre pour les suivre à une vitesse folle. C'était un serpent. Un... énorme... serpent. Il devait facilement faire douze mètres de long et faire la grosseur du couloir, la tête immense levée facilement à leur hauteur, voire même plus haut. Il ne dégageait rien de divin, mais une espèce qui ne devait certainement pas encore exister à cette époque pour sûr.

Ils courrurent comme ils pouvaient, mais le monstre prendrait rapidement l'avantage. Will lui reprocherait cette action qui était dangereuse pour sa santé mais Nico le fit malgré tout. Il prit Aster et Elyan par le bras... et ils sautèrent dans une ombre.

Il se projeta au plus loin mentalement. Il avait eu de l'entrainement en sautant d'ombres en ombre avec la gigantesque statue de l'Athéna Parthenos et deux acolytes depuis l'Europe jusqu'aux Etats-Unis (mais ça avait faili l'effacer de leur plan d'existence, d'où le danger). Cependant, il ressentit quelque chose d'étrange se produire en lui, et il eut l'effroi de sentir ses propres capacités magiques échapper à son contrôle.

Ils tombèrent tous les trois à la sortie d'une autre ombre, mais ce n'était pas du tout le résultat escompté : ils étaient à présent juste devant le monstre. Le serpent préhistorique ouvrit la gueule en grand, et Nico paniqua.

Ce qui voulait dire qu'il invoqua une armée de zombie, pour faire simple. Le sol trembla entre le reptile et le trio, et des corps, principalement squelettiques sans aucune chaire tant ils devaient être anciens, sortirent armés de lances toutes aussi vieilles des entrailles du temple. Quatre soldats défunts à présent sous son contrôle plantèrent leurs lances dans le corps du serpent. Ce n'était absolument pas suffisant pour le tuer, mais ils eurent au moins un peu de temps pour s'en aller alors que la douleur faisait reculer l'animal.

Me regarde pas comme ça, fit-il à Elyan alors qu'ils reprenaient leur course. T'es censé faire bien plus fort que ça à la base.

Six heures de marche. Je n'avais pas beaucoup parlé, pour tout dire, je n'avais même pas parlé du tout. Je m'étais contentée de suivre le mouvement. La seule chose qui était importante pour moi à l'heure actuelle, c'était de retrouver Marion, ma mère biologique. Si la Reine de Domino demeurait être véritablement en danger, je devais faire quelque chose pour lui venir en aide. Il ne pouvait clairement en être autrement et c'est donc pour cela que je me suis contentée de suivre le mouvement bien que je voulais depuis un long moment maintenant utiliser mes ailes mais j'ignorais même si cela fonctionnerait. J'ignorais d'ailleurs si la dragon de feu n'avait pas dormi beaucoup trop longtemps pour reprendre son plein potentiel.

Bien sûr, dans le groupe des Winx, c'est toujours Stella qui n'aime pas le sport mais j'ai jamais été fervente de la marche non plus, cependant on avait tout de même eu le droit au train donc c'était pas si mal. C'était plus s'aventurer dans la forêt qui je le sentais bien n'était pas la meilleure idée qui soit mais de toute manière, il était désormais trop tard pour faire machine arrière. Puis de toute façon, je suis du genre obstinée et je fais rarement machine arrière, enfin maintenant parce qu'avant j'appréciais plus la fuite que de faire face au combat mais on évolue tous.

Mon regard glissa sur une chevelure rousse que je connaissais comme étant Anna Arendelle, une camarade de l'université. J'avais également reconnu le chocolatier. Puis d'autres personnes que je ne connaissais pas, la blonde semblait être la soeur d'Anna, peut être que je pourrais faire connaissance par la suite. Plus nous avançions, plus je sentais qu'on allait droit dans les ennuis. Je maintiens que ça aurait été plus vite en volant et surtout j'aurais évité la forêt et son obscurité ambiante mais bon, vu que c'est les règles, on les suit même si on le regrette par la suite. Bon au moins, on avait pas vécue quelque chose de dangereux dans la forêt, c'était cela étant dit un bon point.

Alors que je m'étais installée un peu à l'écart pendant ce moment de répit, je ne pouvais pas cesser de penser à ma mère. Et s'il lui était vraiment arrivé quelque chose ? Je ne pouvais me faire à l'idée qu'elle soit en danger, que quelqu'un la fasse souffrir. Je m'étais tellement senti coupable en sachant que j'étais l'unique rescapée de l'ultime bataille de Domino, que ma soeur aînée avait donné sa vie pour me sauver que l'idée que ma mère puisse souffrir me faisait vrombir le coeur, l'inquiétude brisait mes certitudes les plus communes et je commençais à me demander si j'étais de taille à affronter tout ça.

Je n'eu clairement pas le temps de m'inquiéter de plus que des bruits pas rassurants du tout se firent entendre. Me levant rapidement, je remarque l'empressement du groupe et comprends rapidement que la forêt regorgeait de véritables surprises. Un mammouth. Un vrai de vrai qui était tout bonnement en train de nous courser. Je ne reste pas une seconde plus à patienter et m'apprête à partir en courant mais me désintègre rapidement dans un amas de poussière.

Lorsque j'ouvre les yeux, je prends une profonde respiration, espérant pendant quelques secondes que cela était juste un rêve. Mais non. Me relevant, je regarde autour de moi et me rends rapidement compte que nous avons été séparés. Mon regard se pose sur Anna que je salue d'un mouvement de tête et souris à la blonde à ses côtés que je reconnais comme étant sa soeur, je l'avais entendue lui parler avant que l'on parte au départ. Relevant le regard, je balaye les lieux. Nous nous trouvions dans une sorte de grotte gigantesque. En soit, c'est pas ça qui était le plus préoccupant, non, le plus potentiellement préoccupant, c'est la mer souterraine et le mouvement dans le lac. L'ombre d'un requin. Mais pas le genre grand blanc des dents de la mer, non on remonte encore plus loin dans le temps.

Je tourne le regard vers Anna et Elsa.

"Au fait, je m'appelle Bloom. Anna et moi, on se connaît de l'université" lâchais-je alors avant de faire un pas en arrière en voyant que ce fichu mastodonte des mers sensé être éteint depuis je ne sais combien de temps venait de se rendre compte de notre présence et fonçait vers la berge "Par tous les dragons, ces trucs là sont censés être éteints depuis dieu seul sait quand !" lâchais-je alors avant de regarder autour de nous.

On devait trouver un moyen de se défendre. La première chose me venant à l'esprit, c'était d'utiliser mes pouvoirs. Cela serait un bon entrainement pour voir si le dragon de feu a repris l'intégralité de sa puissance ou non.

"Winx Believix !"

Je prends mon apparence féérique avant de me rendre compte que c'est le problème au niveau de ma paire d'ailes, mes pieds semblent ne pas vouloir quitter le sol. Tant pis, on va faire sans les ailes. Levant les mains, je respire profondément.

"Flèche de feu !"

Mais il ne se passe pas du tout ce qui était prévu et mes pouvoirs s'emballent avant de se retourner contre moi, ce qui m'étourdie et ne me permet pas d'échapper à la mâchoire imposante du mégalodon.

Ci-git Bloom

Seconde princesse de Domino

Dévorée par un Mégalodon après s'être pris sa propre flèche de feu.

Oups.

Il haussa les épaules avec un sourire en voyant Martha arriver vers lui un peu essoufflée. 

- Aucune idée, mais elle a pu réparer le mien aussi, c’est étrange. Elle est partie tout aussi vite. 

Confirmant les dires de son amie, il s’affaira à entrer les coordonnées du RVA pour cette fois, se téléporte à l’endroit souhaité.

Lorsqu’il y arriva en compagnie de Martha, il s'aperçut bien vite que les agents n’étaient pas les seuls concernés. Ils sautèrent presque sur Kronos, qu’ils virent au loin, autour duquel naviguaient déjà plusieurs âmes en perdition.

Les réponses de l’agent n’étaient pas vraiment des plus rassurantes. Une anomalie, ça n’augure rien de bon. Et les anomalies temporelles, ils en vivaient tous une en ce moment même et ce depuis quelque temps déjà.

Il laissa Martha expliquer à Kronos ce qu’il s’était passé avec la jeune femme étrange qui les avait « aidé » avant de se volatiliser, pendant qu’il se précipita vers l’une des fenêtre pour observer le sommet du Mont Olympe. S’il y avait eu quelque chose, il n’y avait plus rien actuellement. Le Docteur fronça les sourcils devant l’incohérence et l’étrangeté de la situation.

Kronos rassembla les différentes personnes et tenta de leur expliquer les choses sans aucune subtilité. Il sourit en faisant un signe de main à la fameuse Reine des Neiges dont l’identité fut révélée au grand jour devant tout le monde. Il s’amusa d’observer les différentes têtes que tiraient les pauvres Maudits qui devaient se croire dans un rêve tout à fait étrange.

- Il ne voulait rien savoir. Dit-il à O.B. lorsqu’il lui tendit son pad. L’agente a réglé le problème en même pas cinq minutes avant de se volatiliser. Il haussa les épaules, laissant son appareil entre de bonnes mains.

Il ne connaissait personne dans l’assemblée des non voyageurs, à l’exception d’une personne à qui il ne se garda pas de lancer un regard noir quand il prit la parole. Franchement, il en avait pourtant rencontré pas mal des personnalités, et il fallait qu’il tombe sur ce fou à lier.

Son attention fut cependant dévié par le bâton qu’O.B. lui tendit. Un bâton servant à supprimer les déviants ? Quelle horreur. Il espérait ne jamais avoir à l’utiliser.

La joyeuse troupe commençait à sortir du bâtiment pour rejoindre l’extérieur et partir vers la gare pour un voyage scolaire. Du moins c’était clairement l’impression qu’il avait. Avec un grand sourire, il attendit de sortir en compagnie de Martha et lui mit un petit coup de coude en lui faisant un clin d’œil.

- Allons-y, à l’aventure comme avant !

Durant le voyage, ils discutèrent du bon vieux temps et de ce qu’ils avaient vécu jusqu’à ce jour. Cela lui faisait du bien de retrouver une amie comme Martha et il était très heureux de l’avoir à ses côtés.

Six heures de marche, c’était long. Surtout pour un voyageur qui avait eu l’habitude de prendre les raccourcis avec son TARDIS durant ses 900 ans d’existence.

Il avait entendu de nombreuses choses sur la forêt de Baiame, essentiellement qu’il ne fallait surtout pas s’y aventurer, ni en son centre, ni à sa lisière. Et pourtant, en six heures, rien. À croire que ce n’était que des légendes urbaines pour effrayer les trop curieux.

- Ceux qui ont considéré cette forêt comme dangereuse devaient être de sacrés froussards… Franchement, pas de quoi effrayer un bébé.

C’est évidemment à ce moment qu’un barrissement retentit et résonna dans l’entièreté de la forêt, jusqu’à en faire frémir les membres du Docteur. Il se retourna vivement pour faire face à un énorme mammouth.

- Oooh, je vous jure que je plaisantais ! Assura-t-il à la bête. Ses jambes se démultiplièrent alors qu’il passait la seconde pour fuir. COURREZ …!

Son regard se décomposa lorsqu’il observa sa main se réduire en poussière. Qu’est-ce que c’était que ça encore ?

Il se réveilla sur le sol terreux de la forêt, avec l’impression de s’être fait rouler dessus par un trois tonnes. Ou un mammouth ? Il se releva en grognant et chercha Martha du regard, alors que celle-ci se faisait aider par…

- Oh, oui évidemment. Grogna-t-il, remarquant qu’il se retrouvait par principe avec l’autre ahuri. Martha, tu vas bien ?

Les autres n’étaient pas aux alentours, mais le monstre préhistorique avait lui aussi disparu. Non, après observation c’était eux qui avaient bougé de là où ils étaient. Sa main qui se réduisait en poussière… S’étaient-ils fait désintégrer ? Ou bien une sorte de téléportation ?

Il suivit John. Même si ça le tuait de suivre un mec pareil, ils ne devaient pas se séparer. Ils avancèrent prudemment dans le dédale jusqu’à ce que la tête de ligne s’arrête brutalement. Le Docteur releva la tête et sa mâchoire tomba. Après le mammouth, un dinosaure ? Dans un labyrinthe ? Mais qu’est-ce que c’était que cette forêt ? Elle semblait plus grande à l’intérieur qu’à l’extérieur, en y repensant…

Son regard dévia tout de suite lorsque John arma son pistolet.

- Oh c’est certain que ce minuscule pistolet fera un gros bobo à ce monstre. Dit-il, désapprouvant totalement la vision et l’utilisation d’une arme.

Il leva les yeux au ciel suite à la réponse qu’il reçut en pleine face. John tira sur la bête, mais évidemment rien ne se passa, à l’exception d’un regard de fureur dans les yeux du reptile.

- C’est qu’on ne pourrait vraiment pas se passer de vous ! Vous l’avez énervé, bravo ! Cria le Docteur avant de courir dans des directions aléatoires.

Tout en courant, il jeta un œil à sa main qui tenait le bâton magique. Faire disparaître une si belle créature n’était pas fameux, mais il préférait sacrifier un dinosaure plutôt que de faire copain-copain avec sa glotte. Il s’arrêta net et brandit le bâton, espérant que quelque chose de positif se passe. Une grande étincelle sortit du bout du bâton et frôla le museau du dinosaure qui se stoppa. Le Docteur fronça les sourcils en regardant son arme étrange et continua sa route en courant.

- C’est pas ce que je voulais mais c’est toujours mieux que l’énerver !

A priori, l'arrivée soudaine d'Elyan ne faisait pas partie des plans de Nico (il a vu juste sur le prénom apparemment, merci mémoire non défaillante), qui écarquille les yeux en le voyant, la surprise se lisant autant sur son visage que dans sa question. Si Elyan aimerait lui expliquer tout son périple de son rêve étrange jusqu'à son réveil à l'hôpital et les médecins l'ayant mené tout droit ici, ses pensées s'embrouillent et il ne parvient qu'à sortir que des paroles incohérentes.

J'ai rêvé d'un arbre et d'un dragon, c'est significatif pour toi ou non ?

Non, bien sûr que non. Ce n'est qu'un rêve. Tout le monde fait des rêves étranges sans que le monde entier ne s'arrête de tourner pour autant. Le jeune homme ignore même pourquoi il s'attarde autant sur ce dernier, pourquoi il l'obsède autant. Mais ce n'est pas comme si Nico possédait les réponses à ses questions, si ? Il va juste le prendre pour un fou et lui dire de rentrer chez lui, comme auraient sans doute dû le faire les médecins de l'hôpital, au lieu de l'envoyer sur une piste aussi insensée que déconcertante. Toutefois, le plus jeune ne serait pas ici lui aussi s'il n'était pas lié à quoique soit cette embrouille d'une manière ou d'une autre.

Elyan a le cerveau qui déraille.

Et les gens continuent d'affluer.

Il ne s'attarde pas vraiment sur les alentours ceci-dit, ni même sur la population grandissante, toute son attention étant focalisée sur Nico - quelque chose lui dit qu'il en sait bien plus sur toute cette situation qu'il ne veut bien l'admettre. Il avait déjà eu cette impression, au cinéma, que Nico tournait autour du pot, sans vraiment lui dire toute la vérité. Inconsciemment, cela le met hors de lui, comme si on lui avait déjà menti de la sorte auparavant. Ce qui est absurde, évidemment.

La réponse ne tarde pas à venir - et Elyan ignore s'il doit rire ou pleurer. Ou bien prendre ses jambes à son cou et rentrer chez lui. S'il cligne des yeux à plusieurs reprises - va-t-il enfin se réveiller de cet enfer et oublier toute cette histoire une bonne fois pour toute ?

Une quête ? Mais enfin, de quoi parle-t-il ? Comme dans les livres de fantaisie que sa petite-amie ne cesse de lui répéter de lire ? Ca ressemble à de la mauvaise fiction.

Quête, quelle quête ? Keskispass ? Niveau éloquence, on repassera.

Et c'est à ce moment-là, comme pour en rajouter une couche, un type à sa gauche hausse le ton, ramenant l'attention d'Elyan dans le temps présent. Et son récit tient autant la route qu'une voiture à qui il manque les roues. Le cerveau d'Elyan va exploser. Il dévisage l'inconnu de toutes ses forces, comme pour mieux démasquer la supercherie. D'un instant à l'autre, Nico va se mettre à rire, et annoncer que cela n'est rien de plus qu'une vaste caméra cachée. Qu'on l'a bien eu, et tout le monde rentrera bien tranquillement chez lui après s'être tapée une bonne barre de rire. Parce qu'il n'y aucun moyen pour qu'il croit que la blonde sur le côté soit la Reine des Neiges. Elle ne porte même pas un cosplay digne de ce nom ! La magie, Elyan n'y a jamais cru, et ce n'est pas prêt de changer. Et voilà l'autre qui renchérit que de toute manière, ils allaient se réveiller et que tout finirait par faire sens ! Newsflash : Elyan s'est déjà réveillé, et c'est bien là ce qui l'a amené à tout ce bazar - bazar qui ne fait toujours aucun sens !

Elyan n'écoute plus vraiment ce qu'il se passe, que ce soit du côté de Nico ou des autres. Il a simplement l'impression d'être dans un bad trip qui s'éternise et empire à mesure des secondes qui défilent. Ce n'est plus la confusion qui règne : c'est le chaos complet.

Mais le cauchemar est loin d'être terminé. Une horloge orange et parlante apparaît soudainement, donnant des instructions sur une anomalie sur laquelle Elyan ne veut pas s'éterniser. Alors oui, il réitère : où est donc cette maudite caméra cachée ? La mascarade a assez duré. Il doit applaudir les efforts mis en scène cela dit, il ne s'attendait pas à une projection holographique pour venir couronner le tout. Et non, il refuse de croire qu'une horloge anthropomorphique soit le boss de qui que ce soit. Sa raison l'en empêche catégoriquement.

Nico doit prendre pitié de lui, lui expliquant qu'il est né pour ça et qu'il n'a rien à craindre. Elyan hausse un sourcil dubitatif devant une telle affirmation, n'ayant rien du héro grec que l'on missionne pour honorer les dieux. Il n'est qu'un simple étudiant en biologie marine que diable ! Mais la curiosité l'empêche de refuser. Il veut comprendre, et venir à bout de ce mystère. En savoir plus sur ce fameux Percy est également un plus. Qu'est-ce qu'il peut bien avoir de spécial après tout ?

Apparemment, c'est la pire des choses à dire, Nico se renfrognant à nouveau, comme vexé par de tels propos. Elyan n'est pas sans deviner que les deux hommes sont proches, mais Nico semble le vénérer quelque peu. Encore un mystère à résoudre.

Après six heures de marche, Elyan manquant de tomber dans un cours d'eau en chemin après avoir glissé, la session randonnée décide de pousser le ridicule et le vice à l'extrême. Un troupeau de mammouths apparaît, avant de les courser à travers la montagne. Cette journée ne fait qu'apporter son lot de surprises et de rebondissements. Et après s'être fait piétiné (littéralement) et s'être transformé en poussières, les voilà piégés dans un temple aussi ancien que menaçant.

Elyan n'apprécie pas du tout. 0 Stars, Do Not Recommend.

Les paroles de Nico ne font que rajouter à son malaise, examinant chaque recoin des lieux comme si une nouvelle surprise de taille rôde dans le coin. Ce qui s'avère être véridique lorsqu'une forme massive et imposante s'extrait de son trou pour leur foncer droit dessus. Elyan a à peine le temps de prendre les jambes à son coup pour découvrir l'animal en question.

Un serpent. Un serpent géant. Un titanoboa, rien que ça.

Ah bah oui, pourquoi pas, après tout.

Après les mammouths, c'est au tour du titanoboa. La préhistoire a décidé qu'elle avait une vendetta toute particulière contre eux, pour une raison mystérieuse.

Elyan a envie de pleurer.

Et de foutre le camp.

Si ses jambes le portent aussi loin qu'elles en sont capables, elles ne sont pas faites pour semer un serpent de cette taille. Et alors qu'il voit son heure approcher, Nico le saisit soudainement par le bras... avant que les ténèbres ne les entourent... pour les faire ressurgir encore plus près du monstre. Parfait, brillante idée. Si Elyan aimerait pouvoir s'attarder sur le fait qu'ils se sont littéralement téléportés, les sifflements aigus et menaçants du serpent ne lui laissent même pas le temps de digérer une telle information. Avant qu'une armée de zombie ne surgisse du sol, évidemment, faisant sursauter Elyan bien plus que de raison. Il fixe Nico des yeux, le choc présent sur son visage et dans ses yeux. La magie est bien réelle, à n'en plus douter, et Nico en est détenteur.  

Comment ça, plus fort que ça ? qu'il s'indigne, essoufflé, alors que tous les trois tapent leur meilleur sprint. Je te signale que j'ai jamais invoquer une armée de zombies moi ! Qu'est ce qu'il peut bien faire contre un serpent géant ? L'endormir à mort en lui récitant les noms latins de toutes les espèces aquatiques qui peuvent exister ?

Bien qu'Elyan n'ait aucun tour de passe passe sous le coude, leur troisième camarade de déboires non plus. Ce qui n'empêche pourtant pas ce dernier de vouloir jouer les héros en balançant une poterie en plein au visage du serpent, après leur avoir scandé de se barrer. Tentative futile toutefois, la dite poterie n'égratignant même pas la bestiole, se contentant seulement de l'énerver encore plus. Et Elyan peut qu'observer, impuissant et horrifié, Monsieur Gronchon se faire avaler.

Hey, l'espèce de gros vers stupide !

Et ok, provoquer un serpent géant de plusieurs millénaires n'est probablement pas la meilleure des idées, mais Elyan n'a jamais été connu pour son esprit rationnel. L'impulsivité finit toujours par l'emporter. Il parvient sans grand mal à attirer l'attention du serpent, avant de partir à toute vitesse sur la droite, délaissant le pauvre Nico qui s'insurge en lui hurlant de ne pas faire l'idiot. Le serpent s'élance à sa poursuite, visiblement vexé d'avoir été comparé à un maudit vers. Et ok, le plan d'attaque d'Elyan se résume en un point bien distinct : il n'a aucun plan d'attaque. Il se contente de courir comme un imbécile, complètement essoufflé. Dans un moment de folie, ou de fatigue (ou les deux, allez savoir), il en vient à balancer sur le serpent le seul objet en sa possession : un stylo. Il aurait bien aimé avoir une épée pour lui transpercer la peau, mais il faut savoir improviser avec les moyens du bord. Lui aussi espère pouvoir crever un oeil à la maudite bestiole, mais c'est sans espoir. Le titanoboa est bien plus grand et fort, et c'est au tour de Elyan de connaître le même sort funeste que son camarade quelque minute plus tôt.