Panne et pluie, pas bon ménage ∣ Artémis

Date d'inscription : 31/01/2024

Panne et pluie, pas bon ménage

Peut être que mes souvenirs étaient de retour, peut être que je me souvenais être la dernière héritière du trône de la Russie Impériale mais il n'en reste pas moins qu'aujourd'hui, ça me vaut plus grand chose. J'ai donc décidé en attendant de retrouver Puka, Dimitri, Vladimir ou encore ma grand-mère de continuer ma vie en alliant les souvenirs d'Anastasia et ceux d'Oksana. J'avais pu travailler assez pour me trouver un appartement, pouvant enfin quitter l'orphelinat donc c'était un avantage non négligeable. Cependant, j'espérais que mon maigre salaire de stagiaire libraire pourrait me permettre de le conserver.

Pour l'instant me voilà en panne de voiture. Une voiture achetée d'occasion qui en plus de ça venait de décider de me lâcher sous une pluie torrentielle.

"Черт!"* râlais-je en frappant contre mon volant.

L'avantage d'avoir retrouvé mes souvenirs, c'est que je pouvais jurer en russe et que personne ne comprenait. Bon bien sûr, je reste une princesse donc je le fais pas souvent sauf quand je suis vraiment saoulée comme genre...là tout de suite. Bien sûr, mon caractère bien trempé était dû à mes années à l'orphelinat en tant qu'Anya ainsi que la personnalité d'Oksana. Ça nous fait un beau mélange tout ça.

"Bon Anya, il va falloir se mouiller..." soupirais-je avant de mettre ma capuche et de me rendre jusqu'au garage qui par chance n'était pas loin. Arrivant sur les lieux, je me dirige vers le mécanicien avant de prendre la parole en libérant ma longue chevelure rousse de l'emprise de la capuche "Bonjour, je suis désolée je...je suis en panne pas loin, vous pouvez m'aider ?" demandais-je alors.

*merde!

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@Anastasia N. Romanova & @Artémis Entreri

"Ah la fille d'orque!"

Les injures ne sont d'ordinairement pas ma partie, mais la clef qui vient de se briser en deux dans ma main alors que je me bat avec un écrou soudé ou presque à son boulon m'a sérieusement entaillé la paume. Alors, n'en déplaise à qui ça déplait, je jure comme un charretier et je ne m'en excuserai pas. Et le gamin qui n'est pas là pour faire son boulot, en prime. Bref, après avoir combattu tantôt des barghests, tantôt des drows, ou d'autres calamités comme j'ai pu en trouver sur ma route, ce n'est pas une entaille à la main qui va me faire tourner de l'œil. Je me contente donc de trouver un chiffon à peu près propre et l'enrouler autour de la blessure avant de reprendre ma tâche. Et d'abord, trouver une autre clef. Je n'en reviens pas que Luke retrouve ses affaires avec l'organisation qui est la sienne.

Je finis par venir à bout de cet écrou de malheur, libérant avec lui la roue qu'il maintenait prisonnière pour la descendre au sol, alors qu'une voix féminine, chose rare en ces lieux, s'élève depuis l'entrée du garage. J'y jette un premier coup d'œil avant de m'y intéresser davantage, pensant d'abord y reconnaitre une ancienne ennemie... alliée ... probablement re ennemie à présent que son compagnon est mort de ma lame, avant de me rendre compte que cette crinière auburn n'encadre absolument pas le même visage que celui auquel je pensais. Ce qui n'est pas un mal. Cela me chagrinerait de tuer l'humaine que j'ai pourtant un jour épargné... et pour être honnête, j'ai assez d'intelligence pour ne pas désirer me mettre à dos son roi nain de père, qui déchainerait probablement les neufs enfers que sont une armée de nains en furie pour venger sa fille adoptive. On n'acquière pas une réputation telle que la mienne en faisant preuve d'un excès de confiance en ses capacités.

Alors qu'elle se dirige vers moi, je jette un œil autour de nous, signifiant par la même que vu l'endroit où elle se trouve, il est fort probable, effectivement, que, bon gré mal gré, je puisse l'aider.

"Je le peux. Mais d'abord..." Je m'éloigne de la voiture levée à hauteur d'homme sur le pont, ainsi que de la nouvelle venue, tout en m'essuyant la main libre comme je le peux sur un torchon qui en a vu d'autres. Disparaissant un instant dans le bureau, j'en reviens avec mon manteau posé sur mon bras. "Enlevez votre pelisse et enfilez donc ça, vous êtes trempée comme une soupe."

Si je fais preuve d'étonnamment de savoir-vivre, compte tenu de ma réputation? Ma mère m'a bien éduqué, le peu de temps qu'elle s'est vu offrir pour le faire, et même si c'est une période de ma vie dont j'aime assez peu à me rappeler pour maudire Jarlaxle sur 15 générations pour avoir fait remonter ces souvenirs à la surface. Et puis, cela me causerait probablement quelques ennuis si elle venait à décéder ici. Alors je pousse même le vice à allumer le chauffage d'appoint, avant de me rappeler que j'ai une plaie à soigner.

"J'imagine que votre voiture peut attendre la fin de l'averse."

Je m'assied sur un tabouret tournant devant l'établi, retirant le chiffon de ma main blessée pour jeter un œil aux dégâts. Eprouvant même la cicatrisation pourtant encore ténue en ouvrant et refermant le poing à plusieurs reprises. Ca va être long à cicatriser sans cautérisation, mais je verrai à ça quand j'aurai le temps d'y voir.

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@Artémis Entreri

"Merci" énonçais-je alors avant de prendre son manteau et de retirer le mien pour le mettre à sécher.

En ce mois de février, la pluie était assez fraîche et il est vrai que j'aurais pu facilement attraper la mort en restant dans ce manteau trempée. Par chance, ma chevelure était quelque peu humide mais la capuche avait permis de mettre mes cheveux roux à l'abri. M'asseyant, je lève le regard vers la garagiste.

"Effectivement" énonçais-je alors.

M'humectant les lèvres, je respire profondément. Restant silencieuse quelques minutes, j'étais bien contente de me trouver ici, au moins, j'étais à l'abri de la pluie et le chauffage d'appoint permettrait de me réchauffer les pieds. Je pose mon regard sur le jeune homme avant de me rendre compte de la blessure à sa main. A l'orphelinat, plus d'une fois j'avais eu à devoir soigner ce genre de blessure, je pourrais lui venir en aide à mon tour, il avait gentiment accepté de m'aider.

"Est-ce-que vous acceptez que je soigne votre main ? J'ai déjà dû soigner ce genre de blessure par le passé." expliquais-je "Vous devez avoir une trousse à pharmacie quelque part non ?" demandais-je alors.

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@Anastasia N. Romanova & @Artémis Entreri

J'acquiesce en silence pour lui signifier que j'accepte ses remerciements, appréciant dans le même temps qu'elle soit d'accord avec moi concernant la pluie et le fait que sa voiture peut attendre qu'elle cesse pour aller s'enquérir de son état de santé. J'en profite pour m'éloigner d'elle et de la chaleur du radiateur d'appoint pour me préoccuper de l'état de ma main, juste de quoi me dire que j'ai connu blessure bien plus grave au cours de mon existence. Et davantage encore au cours des dernières années passées aux cotés de Jarlaxle. Sans ce dérangé d'elfe noir, je n'aurai, par exemple, très certainement pas absorbé l'essence de cet ombre par l'intermédiaire de ma dague. Artémis Entreri serait certainement plus accablé par les années qu'il ne l'est aujourd'hui, mais il aurait l'esprit davantage en paix.

"J'en ai vu d'autres. Mais merci."

Je me relève de mon tabouret pour récupérer la boite en métal qui nous sert de boite à pharmacie et parcourir les quelques pas qui nous séparent pour la lui tendre. Avant de lui tendre ma main blessée, malgré un léger mouvement de recul quand sa peau touche la mienne. J'ai un souvenir assez cuisant de la dernière femme que j'ai laissé s'approcher de moi. Une part non négligeable de mon être aurait souhaité que Calihye parvienne à ses fins, et mette un terme définitif à mon histoire. Mais un certain elfe noir en a décidé autrement, ne laissant que plus de souvenirs traumatisants pour peupler mes insomnies.

"Combattante ou guérisseuse?" Si je ne suis pas clair? J'approfondis ma réflexion. "Vous dites que vous avez déjà soigné ce type de plaie par le passé. Je suis curieux."

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@Artémis Entreri

Je souris au garagiste avant de reprendre la parole.

"Je vous dois bien ça." énonçais-je alors doucement tandis que je le regardais se lever pour aller chercher la trousse de soin.

Attrapant un élastique dans la poche de mon pantalon, j'attache ma chevelure rousse en chignon avant de regarder le garagiste revenir. M'installant correctement, j'attrape la boite à pharmacie avant de commencer à sortir le sparadrap, l'eau hydrogénée et les différents éléments pour le soigner et commence à agir, doucement en essayant de ne pas lui faire mal. Un sourire perle sur mon visage.

"En réalité, je suis une princesse impériale." énonçais-je en levant mon regard bleu sur lui avec un sourire avant de reporter mon attention sur sa blessure que je commençais à nettoyer correctement. L'entaille était assez profonde et par chance, je pouvais suturer la plaie avec le fil qui se trouvait dans la boîte à pharmacie. J'avais appris tout cela à l'orphelinat pendant dix ans de ma vie, c'est moi qui soignait les plaies de tous les gamins, j'avais assisté l'infirmière. Cela demeurait assez drôle en voyant qu'ici, j'avais choisi un métier totalement à l'opposé. Tout en m'occupant de sa plaie que je commençais à suturer après l'avoir bien nettoyer et avoir désinfecté l'aiguille, je reprends la parole "J'ai grandie dans un orphelinat en Russie pendant dix ans après la Révolution Bolchévique" expliquais-je alors "Bien sûr, à l'époque j'ignorais tout de mon identité, n'ayant aucun souvenir de ma vie avant mes huit ans. Mais bref, à l'orphelinat, j'étais la préposée à l'infirmerie. J'ai assisté l'infirmière, elle m'a appris beaucoup de choses et j'ai donc dû gérer des blessures plus d'une fois, y compris des plus profondes que la votre." expliquais-je.

Mon médaillon pendant à mon cou, je me stoppe quelques secondes pour le ranger sous le col de mon pull avant de ramener mon attention sur la plaie qui commençait à être propre et refermée grâce aux sutures, il m'en restait encore deux à faire "Je me suis forgée un caractère bien trempé à l'orphelinat, bien loin de la demoiselle en détresse." expliquais-je avant d'attraper le rouleau de sparadrap maintenant que la plaie était bien suturé et désinfectée. L'enroulant autour de sa main, je ne serre pas trop mais assez pour qu'il puisse bouger sa main sans trop de difficulté "Et voilà. Il va falloir faire attention pendant quelques jours mais au moins, ça s'infectera pas." énonçais-je avec un sourire.

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@Anastasia N. Romanova & @Artémis Entreri

Je relève mon regard sombre vers elle quand elle me répond, totalement à l'opposé de mes suppositions, qu'elle est une princesse impériale. J'ai eu le malheur de devoir composer avec plus d'un roi, au cours de mon existence, et certains m'auraient fait apprécier le venin des Matrones drows de Menzoberranzan. Quant au dernier en date, le roi Gareth? J'ose espérer que mon laïus sur ceux de son genre saura lui apprendre à être un meilleur souverain pour son peuple, au moins autant que je puisse m'en préoccuper, mais j'ai assez peu d'espoirs en la matière. Ces souverains auto-proclamés, déclarés rois par le sang avant de le mériter par les actes, ne m'intéressent guère.

Elle reprend la parole avant que mes mots puissent refléter le venin que j'ai envers ceux de sa caste, obtenant de ma part un respect nouveau quand elle me présente l'autre face de sa pièce. Que l'on parle de ma véritable existence ou des souvenirs faussés que cet endroit m'a imposés, je sais ce que c'est que d'être un orphelin. Quant aux soins qu'elle apporte à ma plaie? Si j'avais dû m'en occuper seul, j'aurai certainement fait chauffer la lame d'un couteau avant de l'appliquer dessus pour la cautériser, alors ce ne sont pas quelques points de suture qui me feront grimacer. La plus grande difficulté risque d'être de ne pas arracher les fils par mégarde, un jeu auquel je ne suis en général pas mauvais.

J'écoute son récit sans l'interrompre, le temps pour elle de finir de suturer ma plaie, jusqu'à ce qu'elle évoque le "caractère bien trempé" qu'elle s'est forgé suite à son abandon. Oui, je pense savoir de quoi elle veut parler.

"Il y a deux types d'orphelins. Ceux qui s'apitoient sur leur sort et restent ad vitam aeternam les victimes du destin, et ceux qui décident d'écrire leur propre histoire et de devenir maitres de leur destin. J'ai forgé ma propre légende, dans des rues où il était commun de dire que seuls les rats prospéraient. Vous semblez en avoir fait de même."

Fut une époque où ma réputation seule suffisait à mon bonheur. Où mon nom ne se murmurait qu'à peine de peur que mon ombre soit dissimulée derrière. Où, encore, dévoiler la poignée ouvragée de ma dague sous les pans de ma cape suffisait à faire retourner dans les ombres ceux qui auraient pensé détrousser l'inconnu se risquant dans les pires quartiers aux pires heures de la nuit. Être la pire menace et la meilleure cible de la cité, car celui qui serait parvenu à m'abattre aurait vu sa réputation se faire en un seul meurtre, était une sensation grisante, qui appartient cependant à un passé révolu. Artémis Entreri a évolué depuis, et n'est plus vraiment certain de se reconnaitre dans ce qu'il est devenu.

"Merci."

C'est là tout ce que je trouve à lui répondre, alors que je me rends compte que je ne suis apparemment pas encore sorti des conséquences des sortilèges de Jarlaxle. Jamais, ô grand jamais, je n'aurai évoqué mon passé chaotique face à une parfaite étrangère par le passé, et me voilà prêt à le faire sans conditions... ou presque, ma discipline reprenant le dessus avant que je ne considère me montrer bavard. C'est bien là la seule qualité de Kimmuriel, ses réponses brèves et concises, et ses avis si rares qu'on s'étonne presque de l'entendre en prononcer. Une qualité que je me targuais de posséder jusque là.

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@Artémis Entreri

Je m’étais occupée de soigner la blessure du garagiste avant de lui expliquer qui j’étais, tout du moins, ce que j’avais vécue par le passé. M’humectant les lèvres, je termine le soin avant de refermer la boite à pharmacie. Je lui souris.

« Il le fallait je suppose. J’avais l’infime espoir d’aller à Paris pour retrouver ma famille. » énonçais-je en montrant mon médaillon et ce qui se trouvait à l’arrière « lorsque j’ai quitté l’orphelinat, la dirigeante m’avait trouvé un emploi à la poissonnerie du village mais je ne voulais pas m’y rendre. J’ai rencontré un petit chien que j’ai appelé Pooka et je me suis rendue à Saint Petersburg. » expliquais-je alors.

Passant une mèche rousse derrière mon oreille, je finis par reprendre la parole.

« De rien, c’est normal. » énonçais-je simplement.

Finalement, la pluie vint à se calmer. Posant mon regard sur la garagiste, je reprends la parole.

« La pluie a l’air de se calmer, on va pouvoir aller voir la voiture. » énonçais-je.

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@Anastasia N. Romanova & @Artémis Entreri

Paris? Des souvenirs qui ne sont pas les miens, ou pas tout à fait les miens en tout cas, me font savoir que cela se situe quelque part dans un pays nommé France, aussi éloigné de Faérune que cette ile où nous nous trouvons actuellement. Moi qui pensait que seul Jarlaxle pouvait nous attirer les pires ennuis possibles, comme de faire des affaires avec des dragonnes ou un roi paladin, je découvre chaque jour davantage que l'on peut faire pire que ce que l'imagination pourtant débordante de ce maudit drow peut trouver pour satisfaire sa soif d'aventures et de mépris total de toutes les règles élémentaires de sécurité.

"Quel intérêt de souhaiter rejoindre une famille qui n'a de toute évidence eu aucun désir de vous garder près d'elle?"

Si c'est là une question que je me suis posé toute ma vie durant? Pas franchement. Ma prime jeunesse à Memnon, c'est une partie de ma vie que j'ai bien assez éclipsé pour ne jamais y repenser, du moins jusqu'à ce que Jarlaxle ne se mêle de ce qui ne le regardait pas, et me fasse suffisamment y repenser pour que les sabots de ma monture m'entrainent là-bas, il y a quelques semaines à peine, si on éclipse la malédiction dans laquelle nous nous trouvons actuellement. Il faut croire que certains démons demandent à être exorcisés même quand on ignore leur existence. Une part de mon esprit s'est trouvé plus serein de connaitre les motivations de ma pauvre mère, et surtout, d'avoir fait la peau de ma pourriture d'oncle, constaté que mon père (adoptif) a la vie bien crasseuse qu'il a toujours mérité, et remis un peu d'ordre dans le clergé de Séluné au passage. L'un dans l'autre, j'aurai peut-être dû remercier Jarlaxle avant de lui faire mes adieux.

"Pardon, la question était déplacée."

Elle me sauve en remarquant avant moi que la pluie s'est tarie, et qu'il est donc temps de se rendre auprès de sa voiture pour tenter de remédier à son problème. J'acquiesce à ses paroles d'un hochement de tête avant de me saisir d'une sacoche remplie du B-A-BA des outils utiles à la plupart des dépannages rapides.

"Si la dame veut bien me montrer où sa voiture l'a abandonnée."

Je lui fait signe de ma main bandée de passer devant moi, avant de sortir du garage à sa suite pour l'accompagner jusqu'au véhicule.

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Panne et pluie, pas bon ménage

@Artémis Entreri

Je pose mon regard sur Artemis avant de prendre la parole.

« Si quelqu’un avait eu la bonté de m’offrir ce médaillon avec cette inscription, c’est qu’on m’aimait vraiment. C’est pour cela que j’ai voulu les rejoindre à Paris. C’est là-bas que j’ai retrouvé ma grand-mère grâce à Dimitri et Vladimir. C’est auprès d’elle que j’ai compris ce qu’il s’était passé. » repris-je alors.

Oui car tous mes souvenirs étaient revenus quand j’avais senti l’odeur de l’huile pour les mains de ma grand-mère. Tout. Je lui fais un sourire.

« Pas de soucis, vous aviez le droit de demander. » repris-je alors.

Passant une mèche rousse derrière mon oreille, je remarque rapidement que la pluie venait de cesser. Il était temps de nous rendre auprès de ma voiture. J’attrape ma veste avant de rendre la sienne à Artémis et quitte le garage avant de me rendre jusqu’à la voiture. Une fois arrivée sur les lieux, je tourne le regard vers le garagiste.

« C’est une voiture d’occasion, je crois que ça vient du moteur. » expliquais-je alors, elle ne démarre plus la voiture.

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@Anastasia N. Romanova & @Artémis Entreri

Je garde mes mots pour moi quand elle m'affirme qu'elle avait toujours su qu'on tenait à elle grâce à un médaillon. Je suppose que mes paroles n'auraient guère été dans son sens, ou que j'aurai parlé trop vite pour réfléchir aux sens qu'elle souhaitait donner aux siennes. L'un dans l'autre, la parole est d'argent, mais le silence est d'or. Et pourtant, pour avoir vécu non pas une, mais deux fois l'expérience de l'orphelin non désiré, je pensais avoir fait le tour de la question.

"Mais pas celui de transposer mon expérience personnelle sur la vôtre."

Pas de rancœur, ni d'animosité, un simple constat. Et comme on dit "sauvé par le gong", l'arrêt de la pluie et le retour aux priorités me sauve probablement de devoir m'expliquer davantage. Elle récupère sa veste, surement pas beaucoup plus sèche qu'au départ, et j'abandonne mon manteau sur le porte-manteau où il se trouvait à l'origine, ne tenant guère à m'empêtrer dedans si il est affaire de mécanique, avant de la laisser me conduire à l'extérieur. Et me rendre compte qu'elle a du marcher un certain temps sous la pluie pour se rendre jusqu'au garage. Bien que la marche ne me fasse pas peur. A pied ou à cheval, ce sont probablement des centaines de kilomètres que j'ai dans les jambes depuis mon départ de Portcalim, il y a bientôt quinze ans maintenant.

Arrivés près de la voiture, elle m'explique grosso modo la situation, et je me permet de lui emprunter ses clefs pour m'installer au volant et tenter de faire démarrer l'engin. Avouons le, en matière de voiture, ce n'est pas l'expérience d'Artémis Entreri qui nous aidera sur ce coup-là, alors ce sont d'autres souvenirs auxquels je fais appel, même si je peine encore à les tolérer comme "miens".
Tournant la clef dans le démarreur, je tente à plusieurs reprises de la faire démarrer, le moteur donnant clairement l'impression de vouloir s'élancer, mais de ne pas avoir assez de souffle pour le faire. Bon déjà, c'est pas la batterie, ça tenterait même pas. Le démarreur? A première vue j'oserai avancer que non... les bougies de préchauffage? Oui mais elle ne serait pas tombée en panne en roulant. C'est ce qui s'est passé non? Comment ça, je n'ai pas demandé?
Je cherche un instant la manette pour déverrouiller le capot avant de ressortir de l'engin pour soulever le capot et y regarder de plus près.

"Vous êtes tombée en panne en roulant ou elle n'a pas voulu repartir après un arrêt?"

Bon, le niveau d'huile n'est pas bien haut mais on a vu pire, débrancher rebrancher la batterie, sur un malentendu ça peut faire des merveilles, le liquide de refroidissement, là par contre y a un manque évident... Je continue les premières vérifications, les plus simples, le temps qu'elle me donne les renseignements dont j'ai besoin pour éliminer quelques pistes.

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