Phénomène parabanal | Danny & Ferb

Ferb était en train de construire le téléporteur qu'il avait déjà fait avec Phinéas et Baljeet quand ils avaient 10 ans. C'était un portail qui menait vers Mars initialement, et qui a été facilement paramétré vers d'autres planètes à l'aide simple coordonnées spatiales (simple, mais terriblement précise au nanomètre près). Ils avaient pu le créer en révolutionnant la technologie spatiale avant même que leur puberté ne commence, c'était donc une bonne première piste à creuser pour essayer de trouver une porte de sortie au-delà des limites mystérieuses de l'île. Puisqu'ils n'avaient pas de nouvelles pistes pour le moment concernant la mystérieuse force qui rendait les départs interdits et leur présence indétectable du reste du monde (même avec les dossiers du TVA puisqu'eux non plus n'en savaient encore rien), alors Ferb s'essayait aux techniques qui lui étaient familières pour s'en aller.

Il savait qu'il y avait de fortes chances qu'il n'y arrive pas si une institution quasi divine n'avait pas la technologie pour comprendre, cela dit elle avait la technologie pour passer outre et puisque Ferb a toujours été à l'aise pour construire les machines les plus folles de l'Histoire de la science et de la physique, l'essai valait au moins le coup. Et au moins pourrait-il éliminer de suite les techniques qu'il connaissait déjà.

Il termina une dernière connexion avant de faire le plus simple : brancher la machine à une prise murale, tout bêtement. Il s'éloigna alors et paramétra les coordonnées familières de la planète Mars (après avoir vérifié qu'elles étaient identiques à celles qu'il avait dans son univers par rapport à cette période de l'année), et le cercle métallique se remplissa d'une lumière verte.

Ferb, dans son expression éternellement neutre mais les yeux toujours attentifs, s'avança alors de lui même (sans pour autant porter de combinaison spatiale) pour traverser le portail. Le pas suivant, il le fit au travers d'un nuage.

Au travers car bien entendu, il n'était pas capable de marcher sur les nuages. Il s'en était douté : au lieu d'aller sur Mars, son téléporteur l'avait envoyé au plus loin du chemin qu'il était possible de faire avec les limites de Baiame. Cela voulait donc dire... le ciel. Ferb faisait une chute libre depuis l'air glacial et mortel du ciel et pourtant seuls ses cheveux bougeaient au vent : son visage restait neutre. Il appuya simplement sur un bouton à sa ceinture, et la saloppette qu'il portait se déploya dans son dos. Une combinaison préssurisée recouvrit son corps et un jetpack le stabilisa dans les airs. Il entama alors une descente rapide et maitrisée vers le bâtiment de la BASR, pour poser les pieds sur la piste d'atterrissage prévue à des véhicules bien plus imposants qu'un simple humain en jetpack.

Gardant son calme signature, il rappuya sur le même bouton à sa ceinture, reprenant alors sa tenue originale, et il rentra pour regagner à nouveau son atelier. Là-bas, il sortit un carnet de son bureau et raya tout simplement la ligne qui mentionnait le téléporteur universel. Il était prêt à passer à la solution suivante (un trou noir contenu, rien que ça), mais il se contenta alors de s'asseoir à son bureau, les yeux rivés sur le petit bouton rouge qu'indiquait son écran. Petite notification de sécurité qui était étonnament discrète pour ce qu'elle signifiait.

Ferb se contenta de prendre un cookie avec sa main gauche, et d'appuyer sur un bouton avec sa main droite. Les fenêtre se fermèrent alors, et un projecteur d'une lumière invisible se braqua dans le coin de la pièce. Un jeune homme jusque là invisible se révéla alors à la lumière noire sous les yeux d'un Ferb imperturbable, qui, clignant des yeux, restait silencieux en mangeant son cookie, attendant tout simplement des explications de la part de l'étonnant intru qui ne l'avait manifestement pas étonné.

Amoureux de l'espace depuis l'enfance, il n'y a rien donc rien d'étonnant qu'il ait décidé de poursuivre des études d'astrophysique une fois le lycée terminé. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour laquelle il s'est infiltré à de nombreuses reprises dans les bâtiments de la NASA. Aidé de ses pouvoirs, Danny s'est maintes et maintes fois rendu à la station de recherche spatiale, curieux d'en découvrir plus sur les programmes spatiaux en général, mais aussi sur les prouesses technologiques s'y trouvant. Pouvoir être invisible a souvent du bon.

S'il s'est rendu à la NASA, c'est également pour en apprendre plus sur les extraterrestres. Si ses parents n'ont jamais cru en la vie dans l'univers, préférant se focaliser sur les esprits errant sur Terre, Danny, lui, a toujours cru aux petits hommes verts. C'est sans doute l'une des raisons pour laquelle il a s'est également rendu à la Zone 51, pourtant étroitement surveillée et interdite d'accès. On ne peut pas empêcher un fantôme de hanter un lieu, après tout. Mais ce qu'il a vu entre ses murs le traumatise toujours autant, et il préfère ne pas y penser plus longtemps.

Si son monde n'existe plus désormais, il existe bien un équivalent de la NASA à Baiame. La BASR. Et, comme à son habitude, Danny n'a pas tardé avant de s'y rendre, seulement quelques semaines après le retour de ses souvenirs et de ses pouvoirs. Si là aussi, il est curieux d'en apprendre plus sur leur technologie, c'est surtout leurs résultats et leurs données qui l'intéressent. Ont-il trouvé une raison à leur exil sur cette île, incapables de communiquer avec le monde extérieur ? Les constellations ici sont-elles les mêmes que sur la Terre 4401 ? Tant de questions et si peu de réponse.

C'est donc tout naturellement qu'après une journée intensive de cours, il prend son envol direction la base spatiale, prenant soin de rester invisible. Si le fait d'être un personnage de fiction lui a appris une chose : c'est de ne pas attirer l'attention d'autrui. Qui sait quel fan un peu trop obsessif peut s'y cacher.

Arrivé à hauteur du bâtiment, il aperçoit un homme faire une chute libre en plein dans le ciel. Quelque peu paniqué, et ses instincts de héro reprenant le dessus, il se dirige à toute vitesse vers lui, avant que l'homme ne déploie un parachute et atterrisse nonchalamment quelques mètres plus bas.

Bien.

Danny se sent quelque peu inutile, mais il n'aura pas la mort d'un innocent sur la conscience, c'est déjà ça.

Rassuré de voir que l'homme n'est plus en détresse, et est loin d'être paniqué d'ailleurs, Danny continue son chemin, se rendant intangible avant de traverser un mur et de pénétrer les lieux.

La BASR n'est pas aussi grande que la NASA, de toute évidence, mais possède une technologie de pointe qui n'a rien à envier au centre spatial américain. Tout autour de lui, il peut apercevoir de nombreux scientifiques çà et là du bâtiment, occupés dans leurs recherches et leurs calculs. Tous sont plongés dans leur travail, à tel point même que, Danny en est presque certain, s'il en venait à redevenir visible, personne ne lui prêterait la moindre attention.

Alors qu'il continue sa route, il atterrit dans une nouvelle salle. Sans doute un atelier, à en juger par les nombreux croquis et calculs répartis un peu partout. En son centre se trouve un homme, de dos, focalisé sur un appareil que Danny ne parvient pas à reconnaître. S'il tente de s'approcher, une lumière rouge se met à clignoter, tirant l'homme de sa concentration.

Avant qu'une lumière ne vienne trahir sa présence, déjouant les tentatives de discrétion de Danny, qui se retrouve ainsi à la vue de tous. Son invisibilité déjouée et de ce fait des plus désuète, Danny se fige, pris de cours, avant de se tourner le plus lentement possible vers le responsable d'un tel faisceau de lumière noire. Et de se retrouver face à l'homme qui, même pas vingt minutes plus tôt, faisait une chute libre en plein dans le ciel. Celui-ci demeure impassible, se contentant de le regarder tout en mangeant des cookies. Pas un cri, pas une seule accusation ou une sonnette d'alarme pour alerter de la présence d'un intrus. Rien. Hormis un silence inconfortable alors que tous deux se fixent du regard.

Euh... Salut ? dit-il, la voix tirant sur les aiguës du au stress et à la surprise. Il agite la main dans une tentative désespérée de paraître avenant et non effrayant, conscient que son apparence spectrale n'a rien de rassurante, et tout d'effrayante. Je... hum... Il s'empourpre, passant une main discrète derrière son cou pour se rassurer. C'est sympa chez vous, prononce-t-il, avant de froncer les sourcils, se maudissant intérieurement d'avoir itéré de tels mots. Ses lèvres réagissent plus vite que son cerveau, comme d'habitude. Il se mord les lèvres. Je... devrais peut-être y aller ? finit-il par dire, encore gêné de s'être ainsi fait repéré, et de constater que l'homme en face de lui continue de le fixer sans dire le moindre mot. Ça en devient vite gênant, cette histoire.