You're a pain in my ass, but not the kind of pain I like ft John Hart

Oué, il devrait peut-être le remercier pour cette balise, mais d’un autre côté, s'il ne l’avait pas jeté dans cette tombe, il n’aurait pas eu besoin de lui sauver les miches. Alors, non, il n’avait pas tellement envie de le remercier finalement. Et puis quoi encore ? Un sourire, un baiser et une fella… Hum oui, restons concentré Jack. -”Et sans toi, je n’y aurais pas mis un pied. Tu vois comme la vie est amusante parfois ?” Même si, contrairement à ses mots, Jack n’avait pas l’air d’avoir vraiment envie de rire. Ho non, pas du tout même. Il était étrange comme il perdait son sens de l’humour en compagnie de John. -"Enfin, entre nous Gueule d'Ange. Penser que j'ai suivi ton frère, creusé ta propre tombe et risqué ma vie avec une bombe moléculaire accrochée au poignet, tout ça pour te revoir... t'as peut-être le plus beau cul de l'univers, mais j'suis pas désespéré à ce point." Ok, peut-être que, son visage s’éclaira un peu, que son regard se fît plus doux et séducteur… Peut-être qu’un sourire se dessina sur son visage aux mots de John. Quoi ? Jack adorait qu’on le complimente et franchement ? Qui n’aimerait pas avoir le plus beau cul de l’univers ? Bon, certes, il le savait, mais c’était toujours agréable à entendre. Même de la bouche de John. Surtout de la bouche de John finalement. Parce que John avait vu et vécu presque autant que lui, alors quand il disait, le plus beau cul de l’univers, c’était que c’était vrai ! Et encore, il ne savait pas que John avait rencontré le doc et qu’il trouvait encore qu’il avait le plus beau cul.

Peut-être qu’il lui lança son regard, mais si, le regard que seul Jack Harkness est capable de vous envoyer. Avant de se reprendre. -”Ce que je trouve étrange, c’est que tu m’as retrouvé à Cardiff, après des années, que tu as trouvé comme par hasard mon frère que j’avais perdu depuis…. Des années. Les coïncidences sont quand même assez énormes. Mais tu sais quoi. Je vais te laisser le bénéfice du doute.” Grand prince Jack, n'est-ce pas ? Mais son apparente bonne humeur s’envola bien loin. Ianto. Pourquoi est-ce qu’il fallait que John parle de Ian ? Hein ? Est-ce qu’il prenait juste plaisir à le piquer ? Surtout qu’étrangement, Hart n’avait pas semblé porter le gallois dans son cœur. Alors que Ian était quand même agréable à regarder et il était certain que John aurait trouvé à s’amuser quelques heures avec lui. Mais il n’avait rien essayé. Heureusement cela dit. Jack n’aurait pas aimé partager Ianto avec John.

Cependant, son ex-compagnon, parut comprendre que c’était un sujet hors limite et il dériva sur Gwen. "Enceinte tu dis? Le fiancé ou toi? J'te rappelle que tu m'as assez explicitement montré qu'elle était chasse gardée." Il haussa les sourcils, avant de passer une main dans ses cheveux. -”Je n’ai jamais couché avec Gwen.” Pas qu’il n’en avait pas eut envie et elle en avait envie aussi. Mais cela ne s'était jamais fait. -”Je t’aurais empêché de coucher avec n’importe lequel des hommes de mon équipe.” C’était SON équipe. Gwen ne se serait pas jeté dans les bras de John… Owen… Peut-être.Tosh… Il aurait suffi d’être gentil avec elle. Et Ianto. Jack avait la prétention de croire que son coffee boy n’aurait pas cherché à le remplacer.

John, sans surprise, accepta la proposition de trêve et de boisson. Jack revient vers lui avant que son regard clair ne glisse sur l’homme et de revenir ancré ses yeux dans ceux bleus de son vis-à-vis. -”Le mien ne fonctionne plus depuis un moment non plus.” Et il n’avait pas envie de permettre à John de partir foutre le bordel dans le temps et l’espace. Au moins ici, il pouvait garder un œil sur lui. Et il ne lui dirait pas qu’il avait la possibilité de voyagé lui. -”Mais je regarderai si tu veux. Après l’alcool.” Il pouvait tenter de… De rien, il savait que ça ne marcherait pas. Mais, faire un pas. Après tout, John était le seul qui lui restait. Bon techniquement il y avait le docteur, mais le docteur… Il ne le comprenait pas toujours.

Je fronce les sourcils une fois encore quand il me répond un peu cyniquement que la vie peut être amusante. Je crois que lui et moi n'avons pas la même définition de ce mot, mais je préfère ne pas insister. J'ai cru comprendre que le terrain était miné, alors autant avancer prudemment. Oui, ceux qui me connaissent savent que cette résolution va durer un quart de minute avant de fondre comme neige au soleil.

En tout cas, j'ai fait mouche. J'ignore comment, mais je le vois à son expression. Il a beaucoup moins envie de se rappeler où il a envoyé voler mon flingue pour me coller une balle dans le cigare. Je lui offre un sourire en coin quand il dit vouloir me laisser le bénéfice du doute, pour cette fois. Bien, j'imagine qu'il me reposera la question plus tard, quand il sera convaincu que j'ai préparé un argumentaire en béton pour lui répondre.

"Parce que tu me gardais pour toi tout seul?"

Je renifle avec dédain, de quoi me rappeler que j'ai mal au nez, avant qu'il me confirme ce que je craignais d'entendre. Que son bracelet non plus ne fonctionne plus. Ce que je craignais? Que ce soit cet endroit qui soit responsable de la panne. Enfin, s'il veut y jeter un œil, qu'il se fasse plaisir.

"Ok, toi et moi, dans ma piaule."

Si j'ai choisi mes mots avec doigté? Absolument pas, mais j'aime le résultat qui s'affiche sur son visage.

"Je vis sur mon lieu de travail, tu crois que j'ai un loft quinze pièces à l'étage? Donc, si tu veux boire un verre, tu me suis dans ma piaule."

Je m'éloigne de lui pour aller ramasser mon arme restée au sol, sortant la balle chargée dans la chambre en pensant qu'on a encore eu de la chance que le coup ne parte pas quand il l'a balancée, cet idiot, avant de retirer le chargeur.
Qu'il me suive ou pas, c'est son affaire. Si il y a quelque chose qui me tient plus par le bout du nez que lui, c'est bien l'idée d'une bonne cuite... ou d'une bonne défonce... ou les deux conjugués. Et si on peut y rajouter l'idée de me taper le plus beau cul de l'univers, c'est que du bonus non?

"Parce que tu me gardais pour toi tout seul?" Et après, on disait que c’était lui qui avait un égo surdimensionné ? Le garder pour lui seul et puis quoi encore ? John pensait être le centre de l’univers ? -”Je voulais seulement que tu ne gâche pas ce que j’avais avec mon équipe. Et puis, honnêtement, je n'aurais pas besoin de tant d’effort pour te garder pour moi.” C’était peut-être lui, maintenant qui laissait son ego ressortir. Enfin, Jack n’allait pas parler plus, il savait que parler avec John, sur ce genre de sujet, ça ne servirait à rien. Il ne voulait pas parler avec John tout court, surtout que ce dernier s'était lancé dans un sujet glissant. Jack n’avait pas envie de se souvenir de son équipe, de Torchwood. Alors, ce n’était pas pour qu’un connard en veste rouge mette le sujet sur le tapis. À croire que John savait toujours quel sujet aborder pour foutre Jack en colère. Il devait adorer ça. Mais Jack, lui, ça ne l’amusait pas du tout. Enfin, il c’était quand même un peu calmer et son poing était resté sagement dans la poche de son blouson.

L’invitation à aller dans la chambre surprit un peu Jack, qui ne s’attendait pas à ça. Il hésitait entre, la colère, la surprise et quelque chose comme… Non, il ne valait mieux ne pas mettre de mots sur ce qui s'était réveillé en lui. Mais dans son regard bleu, une petite lueur, c'était mise à danser. Enfin, il finit par suivre le mouvement, en se mordant un peu la lèvre. Il se demandait si c’était une véritable bonne idée. Mais la promesse de l’alcool le fit avancer.

En arrivant dans ce que John appelait sa chambre, Harkness fût relativement surpris. C’était plutôt bien rangé. Mais après, il savait ce que c’était de vivre dans un petit espace et on ne pouvait pas vraiment se permettre de laisser trainer tout et n’importe quoi.  Il n’avait pas vraiment la place pour bouger, il observa le lit et les quelques bibelots avant de poser son regard sur John. Son profil, le sang qui avait séché.  

Après quelques secondes, Jack fit quelques pas pour aller dans la petite salle de bain, le placard… Il prit la serviette de bain qu’il humidifia avant de revenir vers John. De sa main gauche, il le poussa par le torse pour le faire asseoir sur son matelas. -”Ne bouge pas.” Il se pencha sur lui et avec le bout de serviette humide il lava délicatement le nez de John. Puis il n’ajouta rien, jeta la serviette dans un coin et il s’assit sur le bord du lit avant de tendre la main vers John. -”Qu’est-ce que tu proposes à boire ? Et retire ton bracelet. Je vais le regarder.” Même s’il savait pertinemment que ça ne marcherait pas.

Je hausse un sourcil devant la certitude avec laquelle il affirme qu'il n'aurait aucun mal à me garder rien que pour lui.

"T'as l'air bien sur de toi." Oui, je sais que je ne vais pas être crédible plus de deux minutes sur ce terrain. "D'accord, t'as surement raison."

A un moment, faut rendre à César ce qui appartient à César, ce mec pourrait m'appeler depuis l'autre bout de la galaxie que je trouverai probablement le moyen de le rejoindre dans la minute en surfant sur la bonne faille temporelle. Et pourtant, je suis loin d'avoir passé ma vie à l'attendre. Des vies, j'en ai eu plusieurs depuis ce truc qu'il y a eu entre nous à l'époque, et sans regrets ni remords.

Cela dit, si moi je suis totalement accro à ce type et je l'avoue sans détour, lui n'est pas non plus insensible, malgré le rejet systématique qu'il m'oppose. Rappelez lui de ne pas jouer au poker, il est trop mauvais bluffeur. Je lis sur ses traits comme dans un livre ouvert, écrit en police majuscule taille 175 sur des pages de 3 mètres de haut.

Un sourire me vient aux lèvres quand le prix de ses pas derrière moi m'informe qu'il a opté pour me suivre jusqu'à mes quartiers privés, et à peine arrivé dans la chambre, je pose l'arme sur la commode, me dictant dans un coin de la tête de penser à la nettoyer avant de la replacer dans l'armurerie. Je lance un regard intrigué à Jack quand il se dirige vers la salle d'eau. Et plus encore quand il revient avec une serviette et me pousse sur le lit avant de m'arranger le portrait. Si ça ne faisait pas aussi mal, ça serait presque agréable. Enfin, comme lui et moi sommes d'accord sur le fait que je sois tordu, c'pas dit que la douleur rende pas les choses plus agréables, pour tout dire.

Je fronce le nez, regrettant aussitôt ce geste, quand il décide que j'en ai assez profité et vient s'installer à coté de moi, me rappelant ma promesse d'un verre. Je détache mon bracelet de mon avant-bras en deux gestes rapides avant de le lui fourrer dans la main et me relever pour aller ouvrir le placard de ma table de chevet, pour en sortir deux bouteilles à peine entamées.

"Whisky ou vodka?"

Je lui tends la bouteille de son choix avant de revenir m'asseoir à coté de lui, dévissant la bouteille qui me reste dans la main pour en vider une sacrée bonne gorgée avant de me rappeler que respirer peut être un impératif, surtout quand mon nez est légèrement indisponible pour le faire.

"Ca m'manque tu sais. Toi et moi. On était sans doute le pire couple qui soit, mais en tant qu'équipe, on était pas mauvais."

Je manque rajouter que moi, il n'est pas parvenu à me faire tuer, ce qui semble un exploit vu la facilité avec laquelle il casse ses jouets, mais j'opte plutôt pour reprendre une gorgée. C'plus raisonnable.

Le sourcil de Harkness se redressa un peu plus. Il savait ce qu’il disait et il eut un petit sourire fier quand John admit qu’en effet, il n’aurait pas beaucoup d’efforts à faire. Il le savait, il suffisait de le regarder en ce moment. Mais pourquoi est-ce que ça lui faisait tant plaisir, alors qu’il avait clairement dit qu’il ne voulait plus rien avoir à faire avec lui ? Mais il restait Jack et il ne pouvait pas s’en empêcher, cela dit il ne répondit pas à John et se contenta de le suivre. Autant voir John de face lui donnait souvent envie de le frapper. Autant de dos… Il avait de tout autres idées en tête. Son regard clair glissa sur le derrière, agréablement moulé dans le jean de son ex quelque chose avant d’arriver dans ce qui lui servait de base.

Sans un mot, il se rendit dans la salle de bain, enfin ce qu’on pouvait appeler une salle de bain, mais qui était plus un placard à balais qu’autre chose, pour prendre une serviette et l’humidifier. Une fois fait, il força John à rester tranquille quelques secondes, juste le temps de lui nettoyer le visage avant de prendre place sur le lit. Sans expliquer son geste, sans dire un mot sur ça. -”Whisky. ” Il se contenta de demander de l’alcool, de récupérer la bouteille et le bracelet de John.

Pendant que le fou de la gâchette, parlait. Jack ne répondit rien. Parce qu’il n’y avait rien à répondre. "Ca m'manque tu sais. Toi et moi. On était sans doute le pire couple qui soit, mais en tant qu'équipe, on n'était pas mauvais." Ho non, il ne ferait pas plaisir à John en glissant sur ce sujet, après une gorgée directement à la bouteille, il se mit à pianoter un moment sur son bracelet. Les yeux baisés, quelques mèches châtain clair tombant sur son front, Jack avait coincé sa bouteille entre ses cuisses puisqu'il avait les mains occupées. Il se mordit un peu la lèvre, pour se retenir de rire avant qu’une musique ne se mette à sortir du bracelet.

-”Il ne voyagera sûrement plus jamais dans le temps, mais j’ai réussi a téléchargé une chanson dessus…” You spurn my natural emotions. You make me feel like dirt and I'm hurt. And if I start a commotion. I run the risk of losing you and that's worse, chantait Buzzcocks. Et Jack semblait être très content de son petit tour. Il posa le bracelet sur le lit entre eux, sans éteindre la musique, qu’il avait mis en boucle avant de reprendre sa bouteille pour en prendre une longue gorgée. Et enfin, il répondit à John. -”Oué, on a vécu pas mal d’aventure. Tu te souviens de cette fois avec les anges pleureurs ? On a fini par s’en sortir quand même.”

"Qu'est-ce que..."

Merci Jack, mais si j'avais voulu un lecteur mp3, j'me serai débrouillé sans faire appel à tes services. Je dois pourtant bien avouer que la chanson est pas inintéressante. Même si le choix me laisse perplexe. J'dois le prendre comme un message personnel ou j'me fais des idées?

"Tu sais que télécharger des fichiers dessus, je sais le faire depuis que j'ai commencé à pirater le système pour pouvoir voyager en dehors des indications données par l'Agence, bien sur?"

Et alors que je n'y croyais plus, et que la bouteille de vodka dans ma main a perdu un bon tiers de sa contenance, il finit par me répondre, concernant la brillante équipe que nous faisions, lui et moi.

"Pas grâce à toi, si j'me rappelle bien. Je crois qu'on avait enfin trouvé des créatures qui résistaient à ton charme. Enfin, avec les cybermen par contre, j'peux pas dire que tu m'a pas sauvé la mise. Ca m'aurait agacé de devoir passer le reste de ma vie coincé dans une boite de conserve."

Et puis soyons honnêtes, j'ai beau me faire des cheveux gris avec les années qui passent, je reste quand même bien plus attirant qu'un cyberman non? Demandez pas à cui là, il vous dira que non alors que ses yeux hurlent que oui.

"En passant. Avant que je n'ai assez descendu cette bouteille pour que t'en conclus que j'suis trop imbibé pour être sincère. J'suis désolé pour Ianto, vraiment. J'prétendrais pas que j'l'appréciais, mais il était important pour toi." Et oui, cette foic-ci, j'ai fait attention à la prononciation, même si je reste sur le fait que c'est pas la prononciation la plus instinctive qui soit. Mais bref, je lui devais bien ça. Je marque une pause, avant de considérer que je n'ai pas assez picolé pour cette conversation. "Et maintenant si ça te dérange pas, j'vais me vider cette bouteille, et peut-être la petite sœur avec. Tu sais où ça se trouve si jamais."

Jack eut un petit rire, presque enfantin, presque joyeux, quelque chose qui ne lui était pas arrivé depuis des années. Il haussa les épaules et prit une gorgée de sa bouteille. Le whisky lui brula la gorge en une sensation familière et salvatrice. Il savait que l’oublie allait finir par le prendre dans ses bras rassurants et il avait hâte. Même avec John à côté. Après tout, Hart avait été son plus grand compagnon de beuverie. -”Et après, c'est moi qui n’aie pas le sens de l’humour. Quoi, tu aurais préféré Beyoncé ? Madonna ? Ton bracelet ne marchera plus jamais, pas dans cet univers en tout cas. Et le mien… Le docteur s'est assuré qu’il ne fonctionne plus non plus.” Oué, une petite pointe d’amertume dans la voix, mais qui ne resta pas longtemps. Il portait toujours son bracelet, en souvenir. D’une vie révolue. Une nouvelle longue gorgée d'alcool. Il grimaça, non pas à cause de la brulure de l’alcool, mais bien à cause des mots de John. -”Pardon ?” Répondit-il en haussant un sourcil à l’affirmation qu’il avait trouvé dans l’univers quelqu’un ou quelque chose capable de résister à son charme. -”Il fallait me laisser plus de temps, je sus certain que j’aurais réussi à les séduire. Mais avec toi qui tirais de partout et qui voulait absolument partir, ce n’était pas facile de me concentrer.” Peut-être un peu de mauvaise foi, mais la conversation était plus légère, plus joyeuse et Jack se détendait un peu. À moins que ce ne soit juste l’alcool, allez savoir.

-”Je ne t'aurais pas laissé devenir un cyberman. Tu es bien plus agréable à regarder comme ça.” Hum, oui, ben quoi c’était vrai. -”Je ne laisserai personne devenir une de ses choses… Et crois-moi… J’ai failli voir toute mon équipe en devenir un. Il prit de l’alcool, pour faire passer le sale goût qu’il avait dans la bouche à ce souvenir et faire passer aussi le souvenir. Et puis, Rose. Il pensait aussi à Rose. Il n’avait pas envie de penser aux fantômes de son ancienne vie. -”J’espère juste… Qu’ils ont tous péri à la chute des univers et que pas un ne s'est perdu dans cette réalité.” Parce que Jack le savait, John le savait, il suffisait d’un Cyberman pour que l’humanité soit en péril. Il eut un petit frisson qui lui remonta le long de la colonne vertébrale à cette idée.

Il se figea. Et resta un moment comme un con à observer le sol de la chambre de John à ses mots. S’il avait été debout, il serait tombé sur le cul. Il tourna ses yeux sur son compagnon de beuverie remplie de surprise. -”Tu…” Il passa ses doigts dans ses cheveux. -”Merci.” C’était… Assez extraordinaire d’entendre ses mots sortir de la bouche de John. Pour un peu, il pourrait croire qu’il était sincère. -”Tu as pas écorché son prénom. C’est ce qui m’étonne le plus dans ta phrase.” Un moyen comme un autre de faire retomber un peu l’ambiance de plomb qui aurait pu s’installer avec le sujet. Jack ne dit rien, mais ça le touchait d’entre ses mots venant de John.

"Et maintenant si ça te dérange pas, j'vais me vider cette bouteille, et peut-être la petite sœur avec. Tu sais où ça se trouve si jamais." Il rigola un peu et leva sa bouteille pour venir la cogner contre celle de John. -”Ta cure de désintox n’a pas porté ses fruits…” Ajouta-t-il en vidant la moitié de sa bouteille. -”J’étais venu me défouler à la base. Mais l’alcool, ce n'est pas si mal… Qu’est-ce que tu penses de la vie ici ?”

Ce que je retiens de ce qu'il me dit? Que le Docteur sait bidouiller nos bracelets. J'aurai peut-être pas du placer une arme à feu entre ce type et moi, en vrai... D'accord, il est possible que quand on fait équipe, Jack et moi, il soit plus facilement le cerveau des opérations que je ne l'ai été. Mais à trop réfléchir, on est mort avant d'agir.

"Si y en avait eu qu'un et qu'on aurait eu cinquante mètres de distance avec lui pour pouvoir cligner de l'œil deux fois dans les quinze minutes qui suivaient, avec plaisir. Je t'aurai même mis au défi de le faire. Mais pas quand on est deux pour regarder à 360 degrés autour de nous alors qu'ils arrivent de tous les cotés."

Le sourire qui me vient aux lèvres quand il me confirme qu'il ne m'aurait pas laissé devenir l'une de ces créatures disparait quand il évoque de nouveau son équipe, avant de me laisser sincèrement mortifié, ne pouvant retenir un frisson qu'il me serait bien impossible de dissimuler. Si les Daleks sont une légende urbaine pour moi qui n'ait jamais eu le déplaisir d'en rencontrer en chair et en os (ou en ferraille et en roulettes), si je dois avouer avoir eu réellement peur une fois dans ma vie, ça a été face aux Cybermen... Et quand j'ai failli me faire exploser à Cardiff, faut dire. Mais les Cybermen, c'était quand même un sacré cran au dessus. Je préfère de loin la mort à ce genre de destin.

"Parle pas de malheur. Y en a assez dans les parages."

Quand à mes paroles concernant Ianto? C'était amusant de ne pas faire attention à la prononciation de son nom quand il pouvait me reprendre sur mon erreur - même si je doute qu'il l'aurait fait sans que Jack ne le fasse d'abord -, c'est bien moins drôle maintenant qu'il est six pieds sous terre. Faut croire que j'ai plus de respect pour les morts que pour les vivants.

"J'sais faire des efforts. Quand j'en ai vraiment envie."

Oui, je préfère passer pour le connard de service qui avait juste une lubie de bienséance sur le coup que pour le type capable de respecter qui que ce soit, surtout un rival éventuel. C'est bien plus simple à gérer.
Sa bouteille vient cogner la mienne quand je lui dit que l'heure est venue pour moi de vider la bouteille que j'ai dans la main. J'en bois d'ailleurs une nouvelle gorgée qui descend un bon quart de la bouteille avant de lui répondre concernant ces fameuses cures de désintox.

"Aucune. Et j'vois pas bien pourquoi j'aurai voulu que ça marche. J'suis parfait comme je suis non?"

Je tape légèrement dans sa bouteille pour la lui ôter de la bouche, histoire d'éviter qu'il ne s'étouffe en buvant suite à mes paroles, avant de finir de vider la mienne quand il me parle de la pluie et du beau temps.

"Si on oublie la panne de bracelet, le tyrannosaure et les dragons, c'pas si mal dans le coin. J'suis mieux installé que j'l'ai rarement été, personne au dessus de ma tête pour me dire quoi faire et quand le faire, et y a un rade bien fourni au coin de la rue dont la patronne est... te connaissant, t'aura l'occasion de te faire ton avis. Et toi, comment ça se fait que j't'avais pas encore croisé dans le coin? "

-”Depuis quand tu es le plus sage de nous deux ? Je pensais que tu aimais vivre dangereusement.” Il était vrai que si on avait demandé à Jack, ce qui était une soirée réussie pour John, il aurait certainement dit, une partie de surf dans un volcan en éruption. Mais apparemment, il avait tort. Après, il comprenait, les anges, il ne savait même pas comment ils avaient réussi à s’en sortir ce jour-là. Et pourtant ils l’avaient fait. Et personne ne le saurait jamais. Alors qu’ils méritaient chacun une médaille pour leur bravoure. Mais le docteur lui dirait sûrement qu’il fallait faire le bien, non pas pour la reconnaissance, mais parce que c’était ce qu’il fallait faire. Enfin, ce jour-là, ni John, ni lui ne voulaient jouer les héros, ils c’étaient retrouvés par hasard encerclé par les anges, parce que croyez-moi, d’eux-mêmes, ils n’auraient jamais eut l’idée de s’y rendre. Courageux, mais pas téméraire. Jack le savait, avant de rencontrer le docteur, il était un lâche, qui n’aurait pas hésité une seconde a sacrifié des vies pour s’en sortir. Mais plus maintenant. Disons qu’il ne sacrifiait plus gens pour des raisons égoïstes. -”Tu dis ça comme si on avait passé un mauvais moment. Je me souviens que la suite a été bien plus agréable. Mais tu dramatises toujours tout.”

Enfin, là pour le coup, c’était lui qui dramatisait en parlant de Canary Wharf. Enfin, ça avait marqué un tournant, un tournant dans l’histoire de Torchwood et dans celle de Jack. Depuis ce jour, il avait moins confiance. Déjà qu’avec l’agence du temps et l’effacement de ses souvenirs, il avait appris à moins faire confiance… "Parle pas de malheur. Y en a assez dans les parages." Jack prit une longue gorgée de sa bouteille avant de hausser les épaules. -”On a connu pire. Ce n'est pas ce qui se passe sur cette île qui va nous avoir pas vrai ?” Mais John le surprenait depuis leurs retrouvailles. Il ne lui avait qu'à peine rendu son coup de poing. Et là… Il lui présentait ses condoléances pour Ianto. Il ne savait pas trop ce qu’il devait en penser. Et finalement, il préféra ne rien en penser du tout. Et il avala plus d’alcool, enfin jusqu’à ce que John repousse son goulot de sa bouche. -”Hum, parfait tu dis ?” Il tourna son regard bleu vers lui. -”Je ne dirais pas parfait.”

Il l’écoute ensuite parler de sa vie ici, frétillant quand il lui parle de la patronne du bar. -”Moi ?” Il fait tourner l’alcool dans sa bouteille, observant John du coin de l’oeil avant d’enfin répondre. -”Le TVA est venu me chercher avant la chute de notre univers. Je travaille pour tenter de comprendre ce qu’il s'est passé… Et tu ne m’as pas croisé avant, parce que je suis occupé.”

"J'aime vivre dangereusement, mais j'aime plus encore rester en vie pour le faire."

Quand je dis qu'il était le pire de nous deux, à l'époque. Impensable pour qui nous connait aujourd'hui, mais il m'est arrivé d'être le plus raisonnable de nous deux. "Je dram...?!" Je lui met un coup de poing dans l'épaule pour le tacler, devant tout de même admettre qu'il a raison sur un détail, et pas des moindres. La suite de la journée a été beaucoup plus agréable. Ca l'a souvent été, entre nous, quand nous nous retrouvions coincés avec pour seule chose utile à faire le fait de regarder l'heure passer.

"J'vois pas bien de quoi tu veux parler. Tu me raviverai la mémoire?"

Moi grivois? Si peu. Ca ne fait pas de mal d'essayer non? Je sais cependant que Jack me connais bien trop pour savoir que ce n'est pas l'alcool qui parle. Pas encore. Il me manque au moins une bouteille avant de commencer à pouvoir prétendre être légèrement énivré. C'est le problème du 21eme siècle... c'est quoi ces alcools à 40°, sérieusement? Si c'est pas le seul problème de ce siècle? C'est déjà un problème numéro un pour moi.

Je tape le goulot de ma bouteille avec la sienne quand il me rétorque qu'on a connu pire que cette ile, lui et moi. Notant et appréciant le "nous" qu'il place dans sa phrase, même si je ne suis pas certain qu'il y ait fait attention, en vérité. Je fais mine de m'offusquer quand il me répond que non, je ne suis pas parfait. Tout en me demandant tout de même quel est l'argument qu'il va m'envoyer pour justifier son point de vue.

"T'as raison. Plutôt Unique. Inimitable."

Et interdit à la photocopie? Je sais qu'il le pense fortement, mais je le laisse le préciser s'il le désire. En attendant qu'il me réponde concernant sa vie ici, je me relève, me glissant entre le mur et lui sans me gêner de poser ma main sur son genou pour ne pas m'étaler en passant, jusqu'à rejoindre ma réserve d'alcool et m'en ressortir une nouvelle bouteille.

"Donc, après avoir bossé pour l'Agence Temporelle, t'as trainé avec un voyageur temporel, puis tu t'es casé dans une organisation qui surveille une brêche temporelle, et pour finir tu rempile dans une organisation temporelle... c'est moi ou t'es légèrement névrosé sur le sujet?"

En passant, j'en profite pour retirer ma veste pour mieux la balancer sur le fauteuil avant de faire le chemin inverse, au moins jusqu'à me casser la gueule dans ses grandes guibolles. Ok, un pain dans la gueule, plus une bouteille de vodka avalée cul sec ou presque, et j'vogue déjà pas droit.. j'ai déjà été plus résistant que ça. Je me relève comme je le peux, à moitié mort de rire, m'aidant autant/plus/moins que me faisant aider, j'en sais trop rien. Jusqu'à me poser de nouveau sur le lit, prêt à entamer ma nouvelle bouteille. Moi bourré? Et pis quoi encore?

"T'es toujours occupé de toute manière. Déjà à l'époque, j'avais l'impression de vivre avec un courant d'air. Surtout ces jours où cette maudite boucle temporelle te chagrinait suffisamment pour que t'en cherche une issue."