Et si... Kronos avait visité un autre forum ? [Fe]

Bretagne, France

Si je comparais ma situation avec celle que j’avais vécu il y a 32 ans, il est certain que je trouverais des similitudes, pourtant les deux situations n’avaient rien à voir. J’étais parti après la guerre divine pour chercher Apollon, notre lien était rompu c’était la première fois qu’une telle chose m’arrivait et j’étais inquiète. Pendant 21 ans, je n’avais eu de cesse de retrouver la trace de mon frère, pour au final me rendre compte qu’il avait été bien plus proche que je ne l’imaginais. Un simple message avec des coordonnées gps m’avait conduite tout droit jusqu’à Storybrooke, et ce fût le début ainsi que la fin. Jamais je ne renierais le temps passé là-bas, pour la première fois de ma longue existence je n’étais pas obligée de me cacher, je pouvais pleinement assumer qui j’étais, et même trouver des gens capable de voir au delà des mythes ridicules qui circulaient dans ce ramassis d'inepties baptisé “la mythologie grecque”. Je n’étais plus Artémis, déesse de la chasse et de la lune, être divin aux capacités quasi infinis mais simplement Diane, une amie, une sœur, une personne au finale “normale” selon la définition de Storybrooke.

Aujourd’hui, je me cachais de Chronos et de ceux qui le suivaient Phobos en tête de liste. Il était un peu trop déterminé à ce que je les rejoignent, et cela durait depuis son retour miraculeux à la vie et ce pacte qu’il semblait avoir passé. Là-dessus ils se ressemblaient avec celui qui fût autrefois mon neveu, chacun ne voyait que son objectif final, persuadé de réussir sans se préoccuper des conséquences. Par amour, il parait que l’on est capable de faire des folies, j’avais déjà lu des faits divers tragiques de personnes ayant décidé de mettre fin à leur jour à cause d’une déception amoureuse. Cela avait longtemps fait partie des nombreux critères pour lesquels je me refusais à éprouver tout sentiment d'ordre romantiques pour qui que ce soit. Quand bien même Aphrodite mettait tout en œuvre à l’époque pour que je me mette avec quelqu’un. Aphrodite, une autre personne contre qui je me battais à présent, elle qui fût autrefois celle que je considérais comme ma meilleure amie au sein de cette famille, il y avait longtemps qu’elle avait rejoint Phobos et je ne leur avait jamais pardonné ni à l’un ni à l’autre.

Mon ressentiment, ne faisait que s'accroître à chaque fois que je posais les yeux sur Apple, abandonnée par la personne qu’elle aimait le plus, sa propre mère qui refusait de la voir comme sa fille, alors qu’elle n’avait strictement aucun mal à avoir une liaison avec Phobos qui non seulement estimait que j’étais sa mère mais poussait le vice à refuser de considérer Pitch comme son père, lui préférant Chronos. Rien que d’y penser me dégoûtait.

Mais se cacher, ne voulait pas pour autant dire être complètement inactive, Athéna et moi étions restés en contact, et dans l’ombre c’était tout un réseau de résistance divin qui s’organisait. Certains des nôtres étaient déjà tombés mais ce n’était pas pour autant que la lutte s’arrêtait, si nous devions mourir ce ne serait pas sans nous battre. Fort heureusement, Héphaïstos avait réussi à concevoir des objets nous permettant de mieux nous dissimuler. Avec l’aide de Thémis et Atlas il avait étudié la technologie développée par le gouvernement pour nous neutraliser ainsi que la technologie Titanesque et avait réussi à détourner ce qui neutralisait complètement nos pouvoirs afin de masquer notre aura à n’importe quel ennemi. C’était ingénieux et je le reconnaissais bien là.

Je ne voulais cependant pas instaurer un climat de paranoïa chez nous, surtout parce que j’avais décidé qu’Apple nous suivrait Apollon et moi, il était hors de question de la laisser seule et livrée à elle-même, en tant que marraine c’était mon devoir d’assurer qu’elle soit en sécurité. J’avais choisi de nous établir dans un petit village breton en France, proche de la mer et suffisamment discret pour éviter les curieux dans ce climat de suspicion. Le gouvernement nous avait déjà épinglé comme ennemi public numéro un, préférant s’allier à Chronos tout en ignorant ce que la fin leur réserverait. Parce que Hypérion s’était enfin décidé à nous révéler la vérité : il n’y avait rien après le Ragnarok, En voulant ramener son amour perdu, Elliot avait renoncé à sa part d’humanité et était devenu Chronos afin de créer un gigantesque cataclysme permettant de supprimer définitivement la mort, mais au bout du compte il n’y avait rien et lui ne pouvant pas mourir était condamné à demeurer seule.

Dans d’autres circonstances j’aurais sûrement dit que c’était ce que l’on appelait le karma. A force de vouloir jouer avec les lois de la Nature et de vouloir les modeler à son image il ne pouvait en ressortir quoi que ce soit de bon. Mais des milliards d’innocents étaient concernés, je ne pouvais pas rester assise les bras croisés à attendre que cela se passe.

“Tataaaaa ?”

La voix d’Apple me sort brusquement de mes pensées, le ton n’est pas comme d’habitude, quelque chose cloche. Pas le temps d’hésiter, en un instant je suis devant elle, l'arc bandé, la flèche part instantanément. Les personnes en face réagissent à temps pour éviter qu’elle ne les touche.

- Par toutes les lunes de Vigrid ! Vous êtes complètement fous ? A moins que la situation à Storybrooke n'ait eu raison de vos capacités de réflexion. J’aurais pu vous tuer !

Apollon arrive à son tour, alerté par le bruit

“Ça alors, j’ignorais qu’on avait des invités. Même si je vous conseille quand même d’éviter de surprendre Didi comme ça, la prochaine fois. Elle est un peu à fleur de peau en ce moment, en plus c’est bientôt la pleine lune alors elle est mal lunée.”

- Très amusant ironisais-je

“C’est nul” lui fit remarquer Apple en esquissant une moue “En plus, faire des vannes sur les problèmes de sommeil de tata Diane c’est franchement limite.”

- Cela fait des siècles qu’il l’a trouvé, mal lunée parce que déesse de la lune, tu comprends dans son esprit c’est désopilant.

“Allez-y, liguez vous contre moi” répliqua Apollon vexé “Puisque c’est comme ça je vais changer de soeur jumelle.”

- Bon courage. Je crains que peu de personnes aient la patience de te gérer au quotidien.

Je secouais la tête, avant de me tourner à nouveau vers les nouveaux arrivants : La Magic League, ou du moins ce qu’il en restait, eux aussi n’avaient pas été épargnés. Cette pensée me noua l’estomac. En revanche, j’étais presque certaine de n’avoir jamais vu l’homme qui les accompagnait

- Je vois que vous arrivez à recruter même en temps de crise. Dis-je à Dyson. Mais pour être venue jusqu’ici, étant donné les risques que c’est de nous contacter c’est qu’il s’est passé quelque chose de nouveau.

Ils n’auraient jamais pris un tel risque autrement, et avant de partir pour leur propre sécurité je leur avais interdit de chercher à nous contacter avec Apollon. J’avais bien pris soin de ne laisser aucune coordonnée et aucun moyen permettant de nous joindre de quelque manière que ce soit. Mon but était avant tout de protéger les gens avec qui nous avions été proches, que ce soit personnellement, ou bien dans la gestion des crises divino titanesque. Chronos ne les épargneraient pas, ils seraient au contraire les premiers à tomber à titre “d’exemple”. Si je pouvais encore protéger des personnes à Storybrooke de cette manière, alors qu'à cela ne tienne, peu importe si mes émotions étaient contradictoires, ma raison elle me dictait qu’il s’agissait du meilleur choix.