Loïs appréciait cette nouvelle vie, même si elle ne ressemblait pas vraiment avec son ancienne. Ses faux souvenirs avaient fait d’elle quelqu’un de différent, mais pas dans le mauvais sens du terme et elle aimait la femme qu’elle était devenue, un peu moins superficielle et citadine. Elle aimait vivre dans son ranch, à la campagne, entourée de ses chevaux et de sa famille. Ça lui allait bien comme ça et elle était certaine que cela irait aussi à Clark qui retrouverait d’une certaine manière la ferme Kent qu’il avait connu pendant tant d’années. Martha y grandirait paisiblement, loin des regards curieux et pourrait découvrir ses pouvoirs sans trop de casse, c’était bien moins dangereux que dans leur ancien appartement. Même si l’effacement de son univers l’avait marqué, comme beaucoup d’autres d’ailleurs, Loïs essayait de trouver les points positifs et pour sa fille, il était facile. Dans son monde à elle, Martha aurait dû passer sa vie à cacher qui elle était et ses pouvoirs, elle n’aurait jamais pu vivre pleinement qui elle était là. Alors qu’ici dans cette ville remplie de tant de personnes différentes avec tant de pouvoirs, Martha n’était qu’une parmi tant autres. Elle pourrait grandir sans craindre d’être prise pour l’extraterrestre du quartier et pour Loïs, maman avant tout, ça avait une importance considérable. Martha pourrait grandir comme n’importe quel enfant et ça, ça n’avait pas de prix.
Puis, il n’y avait pas que ça, en arrivant à Baiame, Loïs avait aussi gagné une nièce, pas sa véritable, mais une nièce qu’elle aimait énormément. Pendant un instant, elle pensa à sa sœur, sa petite sœur qu’elle n’avait pas retrouvée sur l’île. Rien ne lui disait qu’elle ne la retrouverait jamais, mais l’idée qu’elle puisse avoir disparu comme ses parents et ceux de Clark lui enserrait le cœur et la plongeait dans une profonde tristesse. Certes, elle avait eu de la chance de retrouver son époux, d’atterrir ici, mais beaucoup d’autres n’avaient pas eu cette chance et ce constat lui était douloureux. C’était aussi le cas d’Olivia, qui derrière son apparence humaine de jeune adolescente cachait une histoire bien différente, celle d’un délicat bonhomme de neige, rêvant de prendre le soleil. C’était une gamine joviale et pleine de vie qui pouvait donner le sourire à n’importe qui et qui ensoleillait la vie de Loïs depuis qu’elle en faisait partie. En retrouvant ses souvenirs, et sa réalité, elle avait tout de suite inclus Olivia dans sa vie, parce qu’elle avait appris à trop l’aimer pour l’en exclure. Olivia faisait désormais partie de sa famille, même si parfois, elle la rendait folle, comme tous les ados avec leur parent. Parce que finalement, c’était bien le rôle que Loïs endossait auprès de la petite blonde. Parfois elle craignait même qu’elle retrouve sa famille par crainte de la voir disparaître de sa vie, puis elle faisait disparaître cette idée purement égoïste, pour espérer que comme elle, Olivia retrouve les personnes qui comptaient pour elle : sa vraie famille.
Clark allait aménager dans quelques jours, raisons pour lesquelles, elles avaient décidé de se faire une dernière soirée entre filles, avant que leur quotidien ne change. Martha s’était endormie rapidement et Lois resta quelques minutes à ses côtés pour la regarder. Elle avait tellement mal vécu la période sans sa fille, qu’elle craignait qu’on lui arrache de nouveau et avait besoin de ses petits moments pour se rassurer, pour se dire que tout allait bien se passer et que tout était rentré dans l’autre. La brune referma délicatement la porte derrière elle pour partir en direction du salon ou se trouvait déjà Olivia assise sur le canapé, remplis de nombreux plaids. Le livreur n’allait pas tarder à arriver, mais elles avaient encore du temps. Lois s’installa donc à côté d’Olivia et étira ses jambes pour les déposer sur la table basse.
« Il a grandi dans une ferme. En fait Clark est bien plus campagnard que moi. Dans mon ancienne vie, j’étais une vraie citadine, incapable de faire la différence entre une botte de foin et de paille. » Alors qu’aujourd’hui, elle n’hésitait pas à rappeler son fournisseur de foin si elle le jugeait d’une piètre qualité.
« Tu devrais peut-être lui demander, mais à mon avis tu pourras te contenter tout simplement de Clark… Même si ça risque d’être difficile avec son fils qui est aussi un Clark … » Oui ça risquait de compliquer les choses, même si le faux fils de son Clark a elle ne vivrait pas avec eux. Il viendrait cependant pour rendre visiter à l’homme qui dans ses faux souvenirs, avait endossé le rôle de père. «
Tu peux toujours l’appeler monsieur Kent en cours et Clark quand tu es à la maison, non ? » lui demande t’elle tout en s’enfonçant un peu plus dans son fauteuil.
« Qu’est ce que tu veux regarder ce soir ? » .
@Olivia d'Arendelle